Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/178

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amoureux de cette estime désertent alors leur patrie, et cet exil volontaire en présage la ruine : semblables à ces aigles dont la fuite annonce la chûte prochaine du chêne antique sur lequel ils se retiroient.

J’en ai dit assez sur ce sujet. Je conclurai des principes établis dans ce chapitre que ce qu’on appelle esprit est en nous le produit des objets placés dans notre souvenir, et de ces mêmes objets mis en fermentation par l’amour de la gloire. Ce n’est donc, comme je l’ai déjà dit, qu’en combinant l’espece d’objets dont le hasard et l’éducation ont chargé notre mémoire avec le degré de passion qu’on a pour la gloire, qu’on peut réellement connoître et la force et le genre de son esprit. Qui s’observe scrupuleusement à cet égard se trouve à-peu-près dans le cas de ces chymistes ha-