Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/187

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mathématiques, de la morale, de la poésie, etc. ! L’étude des langues mortes, répliquera-t-on, remplit en partie cet objet. Elle assujettit à la nécessité de traduire et d’expliquer les auteurs ; elle meuble par conséquent la tête des jeunes gens de toutes les idées contenues dans les meilleurs ouvrages de l’antiquité. Mais, répondrai-je, est-il rien de plus ridicule que de consacrer plusieurs années à placer dans la mémoire quelques faits ou quelques idées qu’on peut, avec le secours des traductions, y graver en deux ou trois mois ? L’unique avantage qu’on puisse retirer de huit ou dix ans d’étude, c’est donc la connoissance fort incertaine de ces finesses de l’expression latine qui se perdent dans une traduction. Je dis fort incertaine ; car enfin, quelque étude qu’un homme fasse de la langue la-