Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/31

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tant de gens font parade et dont ils se croient vivement affectés, n’est le plus souvent en eux qu’un effet, ou du sentiment de la postéromanie, ou de l’orgueil de commander, ou d’une crainte de l’ennui et du désœuvrement.

Une pareille méprise de sentiment persuade aux dévots fanatiques que c’est à leur zele pour la religion qu’ils doivent la haine qu’ils ont pour les

    différents qu’ils ont eux-mêmes éprouvés dans ces deux situations ? La plupart d’entre eux ont senti que, si l’on fait tout pour les faveurs desirées, l’on fait peu pour les faveurs obtenues ; qu’en fait l’amour, la curiosité une fois satisfaite, on se console aisément de la perte d’une infidele, et qu’alors le malheur d’un amant est très supportable : d’où je conclus que l’amour ne peut jamais être qu’un desir déguisé de la jouissance.