Page:Helvétius - Notes de la main d’Helvétius, éd. Keim, 1907.djvu/88

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curie ainsy les astres attirés également de tous cotés roulent dans les plaines de l’air sans se jetter les unes sur les autres

Pais il y a des pais ou les hommes veulent passer pour femmes ou un gentilhomme n’oze se montrer ou il est honteux de n’être pas roturier

dans un pais certaines vertus sont trainées sur un char de triomphe qui sont dans d’autres trainés en tombereau

Quelque irritée que soit la mer elle ne s’eleve point audessus de ses rives mais les passions se débordent partout les alpes u’arretent point l’ambition de pirrhus et les gouffres roulants des mers n’arrêtent point colomb

les passions conjurées contre la raison se tenant en bataillons serré s’avancent avec fureur pour détrôner la raison et trop souvent le succès recompense leur efforts

laconie aujourd’huy le pais des magnotes en morée s’etendoit depuis le cap matapansur les golfes de la colochine et de napoli on pechoit dans le premier la pourpre de laconie

les lamies il y en eut du tems d’apollonius qui attiraient les jeunes gens par de faux corps et les devoroient après cette fausse jouissance

flatterie ou le crime usent de periprazes[1] dans leur discours il n’y a que la vertu qui est concize dans ces discours

les petits rois des indes disoient pour flatter alexandre qu’ils n’avoient jamais fait qu’entendre parler de bacchus et d’hercule mais que ils le voioient luy[2] de leur propres veux

un roy qu’on voit a toujours pris la place d’un dieu qu’on ne voit pas dans l’ame d’un flatteur

faune on croioit vulgairement qu’il enveroit les spectres et les fantômes qui troubloient la nuit le repos des enfants

Bacchus ce Dieu n’éroit que notre moize[3] ce passage d’euripide est pris d’après son histoire lorsqu’il dit une des

  1. Lire, naturellement, périphrases.
  2. Luy ajouté.
  3. Lire : Moïse. On voit qu’Helvetius se complaît à ces exemples très