Page:Helvétius - Notes de la main d’Helvétius, éd. Keim, 1907.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la fureur qui n’a pour sang qu’une bile embrasée

la fureur inventa la sciençe des tourments

la fureur tira le fer et le poison de la terre s’arma de glaive et de flambeaux

volupté souvent les voluptueux au milieu des plaisirs ont pendu sur leur tête l’epée que Denis fit pendre sur celle du philosophe Damocles

filles formez vous a l’art de séduire et d’enchanter vos amants[1] en attendant que vous puissiez contenter leur passions[2]

chaque instant de plaisir est un présent des dieux[3]

la volupté n’est faitte que pour la jeunesse et on voit avec horreur une vielle sans dents aux yeux eraillés et etincellants tenir sur ses genoux un jeune homme nu[4] dont le corps est bien taille ferme et blanc et l’agace comme une lascive colombe et regarde avec des yeux humides toutes les belles parties de son corps[5]

pour se promettre toujours de jouir demain de la vie sans en jouir aujourd’huy et remettre ainsy chaque jour sa vie au lendemain

le guerrier et le chasseur préfère le lit d’épines de Diane aux roses de venus

vos faveurs me font un Dieu[6]

que les Dieux règne par la crainte tu régneras par l’amour

  1. Et d’enchanter vos amants ajouté.
  2. Des nymphes, en chantant l’amour et son délire,
    Trop jeunes pour jouir, s’exercent à séduire.
    (Le Bonheur, ch. I, t. xiii, p. 17)

  3. C’est un joli vers d’un épicurisme savoureux et du plus pur xviiie siècle. Mais est-il d’Helvetius ?
  4. Nu ajouté.
  5. On voit de quelle vigueur pittoresque est capable ce peintre réaliste des passions.
  6. Ces demi-confessions des amants d’autrefois, en leurs vertiges évanouis, gardent une poésie gracieuse ou mélancolique.