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Page:Henri Forir - Dictionnaire liégeois-français, t. 2, 1874.djvu/672

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trois heures. — Magnî tote li samaînn so on pan : faire durer un pain toute une semaine. — Achté on poursai so l’fôr : acheter un cochon à la foire, sur le champ de foire.


Sô, sôl, adj. Ivre, enivré, pris de vin, soûl, gris ; pleinement repu ; rassasié de plaisirs. — On pô sô : entre deux vins, chaud de vin. — Il è sô kom inn biess : il est ivre comme une soupe, comme un cordelier ; il est sou comme une grive, il a les jambes avinées, le vin lui sort par les yeux. — Si fé sô : ivrogner. — Il è todi sô : il ne désenivre point. — Jè n-n’a to m’sô : j’en ai jusqu’à satiété, jusque par-dessus la tête.


, s. Saut, action de sauter ; bond, bondissement, élancement, gambade. — D’on plin sô : de plein saut, d’emblée. — Di maiss di skol divnî Miniss, c’ess-t-on fameû sô : de simple instituteur devenir ministre, c’est un bond gigantesque.


, s. Soz, vingt-quatrième partie d’un liard de l’ancien pays de Liége. — Çoula n’vâ nin on doss sô : cela ne vaut pas une obole, un denier, un zeste.


Sôb, adj. Sobre, tempérant dans le boire et le manger ; frugal. — Mi vî pér è sôb divin, sè rpa : mon vieux père est sobre dans ses repas. — Om è feum, seûî sôb di sermin : hommes et femmes, soyez sobres de serment.


So-balanss, adj. Indécis, perplexe, qui n’est pas décidé, qui hésite. — Ji so so-balanss po pârti ou po dmani cial : je suis dans l’indécision, dans la perplexité pour partir ou pour rester ici. — Li kestion è co so-balanss : la question est encore indécise, douteuse.


Sôbmin, adv. Sobrement, d’une manière sobre ; frugalement, tempéremment. — Viké sôbmin, po viké lontin : vivez sobrement, pour vivre longtemps. — Pârlé sôbmin di certin sakoi : parlez sobrement de certaines choses.


Sôbrèté, s. Sobriété, tempérance dans le boire et le manger ; frugalité. — Po s’bin poirté, gna rin d’mèieû ki l’sôbrèté : rien n’est plus utile à la santé que la sobriété.


Sobriket. s. Sobriquet, surnom, épithète burlesque. — Gna nol gin di s’viech ki n’âïe si sobriket : il n’y a pas une seule personne de son village qui n’ait son sobriquet. — On sobriket diné a propô pou korègî d’on dèfô : un sobriquet bien appliqué peut corriger d’un défaut.


Sobvini, v. (Ji sobvin, no sobvinan ; ji sobvainrè). Subvenir, pourvoir, secourir, soulager, suffire. — No dvan sobvini â mizér dè pôf : nous devons subvenir aux misères des pauvres.


Sôciâf, adj. Sociable, porté à chercher la société, propre à vivre en société ; accommodant, qui est d’un bon commerce. — Gna dè-z-om pu sôciâf onc ki l’ôtt : il y a des hommes plus sociables les uns que les autres. — Inn oumeûr sôciâf : une humeur sociable.


Sôciâblité, s. Sociabilité, aptitude à vivre en société. — Po bin s’étinte, i fâ del sôciâblité : pour vivre en harmonie, il faut être pourvu de sociabilité.


Sôciâfmin, adv. Sociablement, d’une manière sociable, accommodante. — No volan viké sôciâfmin : nous voulons vivre sociablement.


Sôciâl, adj. Social, qui concerne la société. — Inn ak sociâl : un acte, un contrat, un pacte social. — Li vèie sôciâl : la vie sociale.


Sôciètair, s. Sociétaire, membre d’une société littéraire, scientifique, musicale, etc. — Lè sôciètair di Sin-Vîcin d’Pôl : les membres de l’Association de St-Vincent de Paul.


Sôcièté, s. Société, association, compagnie ; Société en commandite, formée de plusieurs associés solidaires et responsables. — Minb d’inn sôcièté : associé, membre d’une société ; associé commanditaire, simple bailleur de fonds. — Sôcièté d’marchan : Société de marchands, de commerçants, de négociants. — Si mett d’inn sôcièté : s’affilier à une société. — Hâbité lè mèieû sôcièté : fréquenter les meilleures sociétés.


Sôdâr,, s. Soldat, homme de guerre soldé ; militaire. — Sinp sôdâr : fusilier ; la soldatesque. — Manîr di sôdâr : manières soldatesques. — Vî sôdâr : soudard ou soudart, vieux troupier. — On kapon d’sôdâr : soudrille. — Ègagî dè sôdâr : lever, enrôler des soldats. — S’ègagî divin lè sôdâr : se faire soldat, prendre du service dans les troupes, prendre la cocarde. — Päî dè sôdâr : soudoyer des troupes. — Kwité l’mestî d’sôdâr : pendre son épée, pendre les armes au croc. — Rèvöî lè sôdâr : licencier les soldats, opérer leur licenciement. — Lè sôdâr on magnî to l’päi : les troupes ont vengé tout le pays. — On fai bin l’gair sin on sôdâr : pour un moine l’abbaye ne faut pas, ou pour un moine on ne laisse pas de faire un abbé. — Fé dè sôdâr di kwârjeû : faire des capucins de cartes.


Sôdé, v. (Ji sôtt è ji sôde, no sôdan).