Page:Henri Grégoire.- De la traite et de l'esclavage des noirs et des blancs, 1815.djvu/39

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postérité. Oh ! combien en mériteroient et en obtiendroient des prélats qui, procédant d’après les formes canoniques, frapperoient de censures tout vendeur, acheteur et détenteur d’esclaves ! Cette juste application des peines spirituelles auroit le triple avantage de réparer en quelque sorte l’abus qui les avoit discréditées, de préparer la voie à la conversion des peuples dont on auroit protégé l’existence, et de contribuer puissamment à extirper un des fléaux les plus désastreux pour l’espèce humaine. Cette sentence ébranleroit peut-être la conscience de potentats qui, sans scrupule, disposent de la liberté des hommes ; elle consterneroit surtout des ministres des autels qui tant de fois ont préconisé les forfaits du despotisme.

Étant à Clapham, en 1802, chez M. Wilberfoce, il me demandoit si dans le gouvernement français on trouveroit quelque disposition à se concerter avec celui de l’Angleterre pour l’abolition de la traite : ma réponse fut négative ; mais certes j’étois loin de soupçonner que douze