Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/169

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pouvés penser que je ne suis pas pour le souffrir sans en avoir ma revanche en quelque temps que ce soit. De quoy je serois de tant plus marry d’estre occasionné que [je desirerois toute ma[1]] vie vous faire plaisir en tous les endroicts où j’en auray le moyen ; priant Dieu, Monsr de Giuscaro, qu’il vous ayt en sa saincte et digne garde. De Saincte-Bazile[2], le xxiije jour de janvier 1577.

Vostre bien bon amy,
HENRY.



1577. — 1er février.

Cop. — B. R. Fonds Béthune, Ms. 8838, fol. 87, et Ms. 8842, fol. 12.

Cop. — B. R. Suppl. fr. no 1009-3.

Imprimé. — La Popelinière, Histoire de France, l. XLIII, t. II, fol.348 verso, édit. de 1581, in-fol.
Mémoires de Nevers, t. I, p. 452. – Et Décade du Roy Henry le Grand, par Legrain, livre III.


À MESSIEURS LES GENS ASSEMBLEZ POUR LES ESTATS A BLOIS[3].

Messieurs, Je vous remercye tres affectionneement de ce qu’il vous a pleu envoyer devers moy, et mesme des personnages de toute qualité et merite[4] ; lesquels j’ay veus[5] et ouys tres volontiers ; comme je

  1. Ces mots manquent dans la copie qui nous est envoyée d’Auch.
  2. Sainte-Bazeille en Agenois, aujourd’hui département de Lot-et-Garonne.
  3. L’ouverture de ces états se fit le 6 décembre 1576 ; ils furent terminés au commencement de mars 1577.
  4. C’étaient Pierre de Villars, archevêque de Vienne, André de Bourbon, seigneur de Rubempré, et le sieur Mesnager, trésorier général de France. Le baron de Biron s’était joint à eux pour chercher à concilier aux intérêts de la cour madame Catherine, sœur du roi de Navarre.
  5. Au moment où ces députés arrivèrent à Agen, le roi de Navarre se trouvait au siége de Marmande ; mais il le quitta pour revenir à Agen donner audience aux députés. « Cependant, dit Legrain, ils avoient esté bien et honorablement receuz par son chancelier et conseil. » (Decade du Roy Henry, liv. III.) « Le roy de Navarre, dit la Popelinière, receut tout en bonne part ; si qu’avoir pleuré oiant l’archevesque de Vienne reciter les calamitez de la guerre sur ce povre roiaume ; fit responce ausdits estats tant par lettres que par instruction bien amples, dont la suscription portoit, A Messieurs les gens tenans les Estats à Blois, et au dessous des lettres : Vostre plus affectionné et serviable amy, Henry. »