Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/183

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lieux et villes que nous tenons et n’auront aulcunement pris les armes, favorisant ou servant aux Catholiques, pourront jouir des susdicts fruicts en payant les charges imposées par mon mandement ; et des aultres qui ne seront de ceste condition, vous pourrés et devrés y faire proceder par affermes, pour en estre les deniers qui en proviendront employez aux choses plus necessaires, aprés avoir esté mis és mains du receveur commis pour cest effect. Et sur ce je prieray le Createur, Monsr de St Genyez, vous maintenir en sa saincte et digne garde. De Montauban, ce cinquiesme juillet 1577.


HENRY.
1577. — 21 juillet.

Orig. – Arch. de la préfecture de la Dordogne. Envoi de M. le préfet.


À MESSRS LES CONSULS DE LA VILLE DE BERGERAC.

Messrs les Consuls, Je fais entendre à M. de St Genyes[1] mon intention, qui est que je n’obmettray rien de ce que je cognoistray pouvoir servir à vostre seureté et conservation, dont j’ay soing et auray tousjours. Et suis aprés pour pourveoir à tout ce qui vous est necessaire, et qui est en mon pouvoir, ainsi que vous entendrés encore plus particulierement par monsieur de la Nouë qui ira bientost vers vous, et par lequel je vous feray tenir ce que j’ay sur ce advisé[2]. Cependant regardés soigneusement à faire travailler en toute diligence aux fortifications de vostre ville et la pourveoir de vivres et aultres munitions, aultant que de vostre part vous en aurés des moyens. N’estant la pre-

  1. Voyez la lettre précédente.
  2. Il s’agissait probablement d’un projet dont parle ainsi d’Aubigné : « Nous… rencontrerons le roy de Navarre, qui va passer Garonne, avec ce qu’il peut ramasser pour tendre vers Bergerac, où il faisoit aussi acheminer les forces du Quercy et du Limousin, pour venir à la conjoincture du prince de Condé, du duc de Rohan, vicomte de Turenne, comte de la Rochefoucaut, tous mandez pour faire un rendez-vous à Bergerac. Ce dessein tira en longueur, pour les violentes occupations du prince de Condé et la besongne qu’on lui tailloit en Xainctonge. » (Tome II, liv. III, chap. XIII.)