Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/265

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ciffication en la conférence tenue à Nerac et nagueres à Sainct Michel, en Lauraguais[1], et estant maintenant besoing d’envoyer commissaires par les provinces pour le tout effectuer d’une part et d’aultre, je vous ay nommé pour, avec le baron de Capendu[2], depputé de la part de la Royne, mere du Roy mon seigneur, non seulement faire cesser tous actes d’hostilité, mais aussy executer entierement iceluy edict et la dicte resolution aux dioceses de Sainct Papoul, le Mas Ste Puelle[3] et autres lieux circonvoisins, suivant le contenu de l’instruction qui a esté, à ceste fin, envoyée audict sr baron de Capendu et vous, signée de la dicte dame Royne et de moy ; vous priant de vous y employer soigneusement, sincerement et diligemment ; et vous ferez chose qui est selon Dieu et qui sera agreable au Roy et utile au public. Et afin que ce que vous ferez, en ce que dessus, soit plus ferme et stable, vous en ferez bons et amples procés-verbaulx, dont envoyerez l’un à la dicte dame Royne, ou, si elle est hors de Languedoc[4], es mains de mon cousin monsr le mareschal de Dampville, et ung aultre à moy, pour vous y avoir recours cy aprés, s’il est besoing : sur ce, priant Dieu vous tenir, Monsr de Senegas, en sa saincte et digne garde. De Mazeres, du iije jour de may 1579.

Vostre bon et assuré amy,
HENRY.
  1. Aujourd’hui dans le département de l’Ariége, canton de Pamiers.
  2. Guillaume de Narbonne, baron de Campendu, fils d’Aimery de Narbonne. Déjà, en 1577, il avait été commis avec le baron de Senégas pour faire exécuter l’édit de pacification de 1576. Il mourut en 1580.
  3. Aujourd’hui dans le département de l’Aude.
  4. En effet, la reine mère, qui était passée du Languedoc dans le Dauphiné, se hâtait alors de quitter cette province pour retourner à Paris. « Ayant esté advertie, dit Mézeray, que les favoris s’emparoient absolument de l’esprit du Roy pendant sa trop longue absence, elle quitta là Bellegarde et s’en revint en grande diligence à la Cour. » (Abrégé chronologique.)