Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/30

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de majorité de Charles IX, faite à Rouen, en lit de justice, au parlement de Normandie. Mais Jeanne d’Albret, s’étant vouée avec passion à la propagation des nouvelles doctrines religieuses, rappela bientôt son fils, dont elle fit continuer sous ses yeux l’éducation dans les principes de la réforme. Il se trouvait auprès d’elle en 1565, lorsqu’elle reçut à Nérac Charles IX et Catherine de Médicis, à la suite de l’entrevue qu’ils venaient d’avoir à Bayonne avec la reine d’Espagne et le duc d’Albe, et où le jeune prince de Navarre s’était rendu avec une suite de noblesse des états de sa mère.

1566 — 1568.

En 1566 il se tint à Moulins une assemblée de notables où l’on fit, pour rapprocher les deux partis opposés par la différence de religion, des efforts qui n’aboutirent à rien. Bientôt le prince de Condé, frère du feu roi de Navarre, et l’amiral de Coligny, laissant tout ménagement, tentent de s’emparer du Roi à Meaux. L’année suivante, fut donnée la bataille de Saint-Denis, où la victoire fut incertaine, mais où périt le connétable Anne de Montmorency. En 1568 les huguenots appellent à leur secours les reîtres, conduits par le comte de Deux-Ponts ; et le prince de Condé met le siége devant Chartres. Ses progrès furent arrêtés par les arrangements d’une paix que la cour se hâta de conclure, le 27 janvier à Longjumeau, et qu’on nomma la paix fourrée. Mais bientôt le prince de Condé, averti que la cour voulait le faire arrêter, se jette dans la Rochelle, où Jeanne d’Albret vint le joindre avec ses enfants, à l’automne de 1568, laissant son petit royaume en proie aux dissensions religieuses. Au commencement de cette année 1568, pour réprimer les troubles de la basse Navarre, elle avait envoyé aux seigneurs mécontents le prince son fils, âgé de treize ans, dont la présence suffit pour ramener la soumission. Elle parcourut ensuite avec lui quelques-unes de ses principales villes. Quant à la Guyenne, dont le gouvernement appartenait, à titre héréditaire, au fils d’Antoine de Bourbon, cette province était sous le commandement du maréchal de Montluc, principal adversaire de Jeanne d’Albret. Il tenta vainement de s’opposer à la jonction de cette reine avec Condé. Jeanne d’Albret amena au prince le jeune Henri, qui