Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/313

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leurs bons et prudens avis, regarder ensemblement d’où procedent tant de maulx et y apliquer les remedes. À quoy je n’ay pensé que personne peust apporter plus de zele, d’affection et de sincerité que vous. Je vous prie donc, Monsr de ***, prendre ceste peyne de me venir trouver avec autres que j’ay mandés pour mesme effect, non tant en consideration de mon particulier que du service du Roy mon dit seigneur, et especiallement du repos et tranquillité de ceste province. M’asseurant que Sa Majesté l’aura tres agreable et que me ferez ce plaisir, je ne vous en diray davantage que pour prier Dieu, Monsr de ***, vous avoir en sa tres saincte garde. De Nerac, ce xe jour de febvrier 1580.

Vostre bien bon et asseuré amy,


HENRY.





[1580. — février.]

Orig. autographe. – B. R. Fonds Dupuy, Ms. 407, fol. 6 recto.

Cop. – B. R. Suppl. fr. no 1009-4.


AU ROY, MON SOUVERAIN SEIGNEUR.

Monseigneur, J’ay receu la lettre qu’il vous a pleu me faire cet honneur de m’escrire par Chemeraut, par laquelle me commandés vous dire ceulx qui m’ont adverty que l’on me voulloit faire prendre ; chose à quoy je ne vous puis obeir pour asteure. Mais avec le temps je vous les diray, et m’asseure qu’en serés bien estonné, pour estre personnes de qui vous ne l’eussiés jamais pensé[1]. Je laisseray ce propos pour vous supplier me tenir en vostre bonne grace, et croire que vous n’avés au monde un plus

Trés humble et trés obeissant subject et serviteur que


HENRY.
  1. Il faut voir ici une allusion à la mauvaise opinion que Henri III avait de sa sœur Marguerite ; car ce fut elle qui sauva son mari en cette circonstance, par l’avis qu’elle lui donna de l’embuscade qu’on lui avait dressée. Voyez l’Estoile, Journal de Henri III, au 3 février 1580.