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1576.

Cette année-ci est tout à fait l’opposé de la précédente par l’activité extraordinaire qu’y déploya le roi de Navarre, et par la quantité d’événements dont il devient bientôt le principal ressort. Il quitta en secret la cour le 1er février, passa quelques jours à Alençon, y reprit publiquement l’exercice du culte réformé, et de là se rendit dans son gouvernement de Guyenne. L’évasion de tous les princes alarma la cour. Le 15 mai fut accordé un nouvel édit de pacification, compté le cinquième, plus large de concessions que les précédents et qui réconcilia le duc d’Alençon avec son frère. Au mois de juin, le roi de Navarre rend visite aux Rochelois avec madame sa sœur, qu’il avait pu faire revenir de la cour. Il reste encore la moitié du mois suivant dans le pays d’Aunis, qui faisait partie de son gouvernement de Guyenne. À la fin de juillet, il arrive dans ses propres pays, où il se trouve deux fois avec son cousin le prince de Condé. Tout son séjour y est marqué par une suite d’exploits, de prises de villes, de lettres adressées à l’amiral de Villars, son lieutenant en Guyenne, au maréchal de Damville, gouverneur de Languedoc, aux assemblées des églises réformées, et enfin aux états du royaume, dont l’ouverture se fit à Blois le 6 décembre.


1577.

Les opérations des états de Blois, et un premier acte d’union des catholiques, dont Henri III se déclara le chef, occupent le commencement de cette année. Au mois de mars, la paix est de nouveau rompue. Le duc d’Alençon, alors appelé aussi duc d’Anjou, et combattant les protestants, s’empare, au mois d’avril, de la Charité-sur-Loire, une de leurs places importantes. Le mois suivant, le maréchal de Damville, chef du parti des Politiques, après beaucoup d’hésitations et de griefs divers, se déclare aussi contre les réformés. Leurs affaires étaient arrivées à une extrémité dangereuse, lorsque la cour accorde un sixième édit de pacification, arrêté à Bergerac, au mois de septembre, entre le roi de Navarre et le duc de Montpensier, et dont les chefs du parti sentirent vivement l’heureux à-propos.