Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/382

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entiere satisfaction. Nous avons veu et espluché mot à mot l’escript de monsr de Nevers, qui nous a semblé bien estrange, et trouvons que Monsieur y est le premier offensé, ainsy que verrez par la despesche qu’il faict au Roy, et l’advis que nous vous envoyons, signé de noz mains, lequel nous avons dressé sur ce qui nous a semblé estre à present d’importance et plus necessaire. Croyez, Monsieur mon Oncle, qu’il n’a esté rien oublié, et que le faict a esté prins comme il doibt. En quoy me semble qu’avez tres grande obligation à mon dict Sieur, qui ne vous mancquera de chose quelconque, estimant y aller du sien ; de moy, vous ayant cy devant mandé combien je desirois estre de la partie, ce desir m’est redoublé. Vous feriez tort à mon amitié et au respect que je vous porte, si vous doubtiez moins de moy que de vostre propre filz. Je vous prie, Monsieur mon Oncle, attendans qu’ayons ce bien de vous voir, comme j’espere bientost, pour en prendre une bonne resolution ensemble, recevoir l’advis que nous vous envoyons ; sur lequel me remectant et sur ce que le sr Lamy vous dira plus particulierement, ensemble de mon indisposition qui m’a gardé vous escrire la presente de ma main, je feray fin en priant Dieu, apres m’estre humblement recommandé à vostre bonne grace, vous donner,

Monsieur mon Oncle, en santé, bonne et longue vie. De Coutras, ce xxviije jour de decembre 1580.

Vostre bien humble nepveu, à vous obeir comme fils,


HENRY.