Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/432

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le xviije du passé, que je me sens obligé non seulement de la recognoistre, mais de la conserver avec autant de respect qu’un fils en peut devoir à son pere. Et pour ce que je penserois faire faulte si à toutes occasions telles qu’elle se presente maintenant par le sr de Ranque, je ne me ramentevois en vostre bonne souvenance, mesmement pour vous faire part de mes nouvelles, comme je sçais que les desirez ; mais d’aultant qu’il vous en sçaura discourir, je me remectray sur sa suffisance, et vous diray seulement que nous sommes attendans la venue de mon oncle monsieur de Montpensier, pour parachever ce qui reste de l’execution de l’edict, ne desirant rien plus en ce monde que voir la paix bien establie. Au surplus je vous remercie du soing qu’avez de me pourveoir de beaulx et bons chevaulx. C’est chose que je ne refuseray de vostre main, pour ce qu’elle se recouvre difficilement, et que j’en suis à present mal garny. Si en aultre je me puis revancher, vous ne doubtez poinct que je ne le fasse ; mais ce sera d’aussi bon cœur que je prie Dieu vous avoir, mon Oncle, en sa trez saincte et digne garde. De Nerac, ce xije jour de juillet 1581. ....


HENRY.