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guedoc sont desjà ensemble, et s’occupent tandis à [faire] lever le siege de Bruguerolles, que ceulx de Toulouze ont assiegé. J’ay laissé m^r de Turenne en Limosin et Perigord, qui tient corps d’armée. Escrivez-luy souvent, et faites de sorte que mon frere mons^r le Prince et luy ayent une continuelle correspondance. Hastez surtout la levée de la subvention de La Rochelle ; ceulx de deçà y ont la plus part satisfaict. Travaillez à recouvrer de l’argent et, s’il est possible en façon du monde, envoyez-m’en. La troupe de Laboullaye s’en viendra ; j’en escris un mot à Corbinier, afin qu’on leve par advance tout ce dont on se pourra adviser. En somme remuez toutes pierres pour me faire appercevoir que vostre sejour par delà n’est poinct inutile. Et à Dieu. À Nérac, ce iij^e novembre 1581.

Vostre bien affectionné maistre,

HENRY.

1581. — 12 novembre.

Orig. — B. R. Fonds Béthune, Ms. 8857, fol. 110 recto.

À MON COUSIN MONS^R DE MATIGNON^[1],

MARESCHAL DE FRANCE.

Mon Cousin, J’ay esté fort ayse de la commission qu’avez despesché au s^r de Casenave pour la conduite de la compaignye du capi-

↑ Jacques Goyon, sire de Matignon et de Lesparre, prince de Mortagne, comte de Thorigny, baron de la ville de Saint-Lô, marquis de Lonrai, etc. d’une des plus anciennes familles de Bretagne, était fils de Jacques Goyon, sire de Matignon, et d’Anne de Silly, dame de Lonrai. Il naquit à Lonrai, le 26 septembre 1525. Il se trouva aux principales batailles de la seconde moitié du XVI^e siècle, fut successivement lieutenant général de Normandie en 1559, maréchal des camps et armées du Roi en 1562, gouverneur de Cherbourg en 1578, maréchal de France et chevalier des ordres du Roi en 1579. En 1581, le Roi, pour l’opposer au roi de Navarre, en remplacement du maréchal de Biron, le pourvut de la lieutenance générale de Guyenne, et, en 1589, du gouvernement de cette province, que le maréchal maintint avec fermeté, après la mort de Henri III, sous l’obéissance de Henri IV. Il fit les fonctions de connétable au sacre de ce prince, et mourut dans sonchâteau de Lesparre, le 27 juillet 1597, avec la réputation d’un des grands hommes de son siècle pour l’esprit, l’humanité et les talents militaires. Sa vie a été écrite d’abord par Brantôme, qui ne l’aimait pas, puis par M. de Caillère. Paris, 1661, in-fol. On la trouve aussi dans le 12^e vol. des Grands Capitaines français, par d’Auvigny.

[1] Jacques Goyon, sire de Matignon et de Lesparre, prince de Mortagne, comte de Thorigny, baron de la ville de Saint-Lô, marquis de Lonrai, etc. d’une des plus anciennes familles de Bretagne, était fils de Jacques Goyon, sire de Matignon, et d’Anne de Silly, dame de Lonrai. Il naquit à Lonrai, le 26 septembre 1525. Il se trouva aux principales batailles de la seconde moitié du XVI^e siècle, fut successivement lieutenant général de Normandie en 1559, maréchal des camps et armées du Roi en 1562, gouverneur de Cherbourg en 1578, maréchal de France et chevalier des ordres du Roi en 1579. En 1581, le Roi, pour l’opposer au roi de Navarre, en remplacement du maréchal de Biron, le pourvut de la lieutenance générale de Guyenne, et, en 1589, du gouvernement de cette province, que le maréchal maintint avec fermeté, après la mort de Henri III, sous l’obéissance de Henri IV. Il fit les fonctions de connétable au sacre de ce prince, et mourut dans sonchâteau de Lesparre, le 27 juillet 1597, avec la réputation d’un des grands hommes de son siècle pour l’esprit, l’humanité et les talents militaires. Sa vie a été écrite d’abord par Brantôme, qui ne l’aimait pas, puis par M. de Caillère. Paris, 1661, in-fol. On la trouve aussi dans le 12^e vol. des Grands Capitaines français, par d’Auvigny.

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