Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/461

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pour ce que j’ay sceu que vous pouvez beaucoup pour les faire condescendre à leur devoir, je vous ay bien voulu faire la presente pour vous prier d’entreprendre et moyenner la reddition du dict lieu de la Planque, leur proposant leur faulte et le mal qui leur peut advenir s’ils n’en vuident. Car pour moy et pour mon debvoir, il faudroit que j’employasse contre eux tous les moyens que j’aurois et que je fis adjoindre les forces de ceulx de la Religion à celles de monsr de Joyeuse, voire mesme que je me rendisse sur les lieux ; ce que je suis deliberé de faire, s’ils se montrent si opiniastres que cela. Mais croyant que si j’y vais, j’en feray faire un tel chastiment que tous aultres y prendront exemple, ils peuvent eviter cela et se retirer en aultre ville de la Religion, en attendant qu’en l’assemblée qui se fera au dict pays ayt esté pourveu à leur seureté en leurs maisons ou en lieux et endroicts où ils se voudront retirer. Ce que je vous prie de leur representer, et user devant eulx de toutes persuasions que vous adviserez pouvoir servir à un tel subject, vous asseurant qu’oultre l’obligation que tous les gens de bien vous en auront, vous me ferez un bien grand et singulier plaisir, que je vous recognoistray aux occasions, selon le moyen que j’en auray, de mesme affection que je prie Dieu vous avoir, Monsr de Marion, en sa saincte garde.

Escript à Nerac, ce xxixe jour de novembre 1581.

Vostre bien bon amy,


HENRY.
1581. — 1er décembre.

Orig. — B. R. Fonds Béthune, Ms. 8857, fol. 114 recto.


À MON COUSIN MONSR DE MATIGNON,

MARESCHAL DE FRANCE.

Mon Cousin, J’ay veu le pouvoir que le Roy mon seigneur vous a renvoyé, lequel j’ay trouvé bon ; et quand il seroit encores plus ample et plus à vostre advantaige, j’en serois fort ayse pour le bien que je vous desire, et pour la bonne affection que vous avez à l’esta-