Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/50

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trez heureuse et longue vie. De Montigny sur Aulbe[1], ce xxxje jour d’aoust 1570.

Vos bien humbles et affectionnez cousins,

HENRY,

HENRY DE BOURBON.
1570. — 13 SEPTEMBRE. — Ire.

Orig. – Collection de madame la comtesse Joly de Fleury.


À MONSIEUR MON ONCLE, LE CARDINAL DE BOURBON[2].

Monsieur mon Oncle, J’ay veu par la lettre que vous m’avés escripte le bien et plaisir qu’il vous plaist de m’accorder pour subvenir en ma necessité sur les deniers provenant de la vente de bois en la baronie de Chasteauneuf[3], dont je vous remercie bien humblement, comme celuy qui en a bien grand besoing. Et puisque ainsy vous plaist, je vous supplie doncques que vous faictes mettre les deniers que vous voulés que je prenne entre les mains de mon tresorier, le plus tost qu’il vous sera possible, afin que je m’en puisse servir et m’en ayder en ceste necessité, vous asseurant que je n’entends vous empescher aulcunement en la jouissance du contract faict entre la Royne ma mere et vous[4] ; et n’advoueroy aulcuns qui se mesleroient de vous y troubler, ne empescher en aulcune sorte. J’ay veu aussy par vostre dicte lettre, comme vous avés faict commander la

  1. Ville de Bourgogne, aujourd’hui du département de la Côte-d’Or.
  2. Charles de Bourbon, cardinal, archevêque de Rouen, cinquième fils de Charles de Bourbon, duc de Vendôme, à qui plus tard la Ligue donna le titre illusoire de roi de France, sous le nom de Charles X, était oncle paternel de Henri IV.
  3. Seigneurie située dans le pays de Thimerais, aujourd’hui dans le département d’Eure-et-Loir.
  4. Le cardinal de Bourbon venait de terminer par une transaction le procès qu’il avait intenté à Jeanne d’Albret, pour lui faire restituer les biens patrimoniaux auxquels il avait renoncé lors du mariage du roi son frère, spécialement ses droits sur la baronnie de Châteauneuf. En 1572 il fit pour son neveu ce qu’il avait fait pour son frère ; et sa renonciation formelle fut une des clauses du contrat de mariage entre ce jeune prince et Marguerite de France. Voyez le texte entier de cette pièce dans les Mémoires de l’Estat de France sous Charles neufiesme, vol. I, ann. 1572, fol. 212 recto.