Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/521

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fois avoir tué aulcuns des assaillans et blessé plusieurs d’iceulx, esté forcez et finalement tuez. De quoy j’ay esté extremement marry, pour n’avoir esté la forme de la justice en cela suivye et effectuée comme je desiroys. Car, quant à leur perte, elle n’est, à cause de leurs mechans actes, aulcunement à regreter, ne pour quoy personne se puisse ny doibve formaliser ; mais au contraire à louer, pour le repos que les gens de bien du quartier où ils habitoient en recevront. De quoy j’ay bien voulu vous advertir par ceste-cy, et vous envoyer exprès Viçose, mon secretaire, present porteur, pour vous dire, mon Cousin, que comme en cela j’ay postposé toute consideration de religion, je ne feray jamais difference ne distinction d’icelle pour poursuivre, quand requis en seray, tous ceulx qui seront prevenus et accusez de pareils ou aultres meschans actes, et contre lesquelz il y aura arrest et condamnation à mort. Je mettray neantmoins toute peine que la forme de la justice y sera gardée ; et l’execution en sera reservée à icelle, comme il appartient, pour n’avoir aucune intention que de faire chose qui soit agreable à Sa Majesté, et conforme à ses edicts et ordonnances, ainsy que plus particulierement vous pourrés entendre par mon dict secretaire. Sur lequel me remettant, je prieray Dieu, mon Cousin, vous avoir en sa saincte et digne garde. De Nerac, ce xe jour de novembre 1582.

Vostre bien bon cousin et asseuré amy,


HENRY.



1582. — 14 novembre.

Orig. — Arch. de M. le baron de Scorbiac, à Montauban. Copie transmise par M. Gustave de Clausade, correspondant du ministère de l’Instruction publique.


À MONSR DE SCORBIAC,

CONSEILLER DU ROY MON SEIGNEUR, EN SA COURT DE PARLEMENT ET CHAMBRE DE L’EEDICT EN LANGUEDOC.

Monsr de Scorbiac, Du Pin m’a faict voir les memoires que m’avez envoyés pour la chambre de Languedoc, dont j’ay envoyé ung extraict