Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/544

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ses parties contre les eedictz du Roy mon seigneur ; alleguant qu’en l’année mil cinq cent soixante dix huict, la Royne, mere du Roy mon seigneur, estant par deçà pour l’execution de l’eedict, ordonna que le different de l’heredité et succession de Terride seroit decidé et jugé dans trois mois par la chambre mi-partie ordonnée, pour le ressort du parlement de Thoulouse ; suivant laquelle ordonnance, tant ledict sr de Terride que la dame de Mirepoix[1], partie contraire, auroient approuvé la dicte chambre, et en ycelle fondé respectivement procureurs ; et, sans les derniers troubles qui survindrent, le dict different eust esté incontinent vuidé à la diligence du dict sieur de Terride ; et que par les eedictz lxxvi, lxxvii[2], conferences de Nerac et de Fleix, tous les procés, esquelz ceulx de la religion refformée auront interest, seront jugez ez chambres aux ressortz desquelles les biens contentieux seront situez. Et partant, puisque la dicte heredité et les parties sont du ressort du dict parlement de Tholose et de la dicte chambre en laquelle le proces est pendant, ainsy que dict est, le dict sr de Terride ne doibt estre poursuivy ailleurs qu’en la dicte chambre, pour raison du dict different, ny ses circonstances, ny deppendances. Et par ainsy le sr de Monbrun[3], comme personne tierce et qui ne pretend aulcun droict en la dicte heredité, ne peut, soubz pretexte des lettres qu’il a obtenues du Roy mon seigneur, distraire le dict sr de Terride du dict ressort, ne par de-

  1. Catherine-Ursule de Lomagne, mariée le 1er février 1563, fille d’Antoine de Lomagne, vicomte de Gimoez, baron de Terrides, chevalier de l’ordre, et de Jeanne de Cardaillac de Saint-Cirq. Elle porta en dot à son mari la baronnie de Terrides, à condition que leur postérité joindrait le nom de Lomagne à celui de Lévis.
  2. C’est-à-dire, par les édits des années 1576 et 1577. Les articles invoqués ici sont le XVIIIe de l’édit de mai 1576 et le XXIe de l’édit de septembre 1577. Les princes protestants rappelaient volontiersces deux edits, dont le premier était le plus avantageux de tous ceux qu’ils avaient obtenus ; et le second avait été rendu à point pour sauver le parti protestant d’une ruine imminente. La Popelinière nous a conservé en entier, dans les livres XL et XLV de son histoire, les textes de ces deux edits.
  3. Francois d’Apchier, baron de Montbrun, seigneur de Challier, Verrière, etc. chevalier de l’ordre en 1571, fils de Jean d’Apchier et de Jeanne de Mauriac.