Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/617

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pour avoir le plaisir de voir ma sœur, esperant que ceste veue et les pourmenouers de Pau me rendront ma premiere santé. Je fay estat d’estre de retour dedans dix ou douze jours à Nerac, où j’ay laissé mon train. S’il y a chose qui merite de m’advancer, soit à cause de la prise d’Alet ou de ces faulx bruicts, pour faire esvanouir la faulte de ceulx qui l’ont faicte, m’en advertissant, je partiray incontinent et seray bien ayse d’avoir ce bien de vous veoir, quand l’occasion s’y presentera, parce que j’ay à vous dire beaucoup de choses que je ne vous puis escrire. Quand la commodité y sera de vostre part, je vous prieray de m’en advertir et nous adviserons du lieu. Ce pendant, mon Cousin, je vous prie de m’aimer toujours, et croyre que je suis et veulx demeurer

Vostre plus affectionné cousin
et assuré amy,


HENRY.


De Pau, le xxiiije d’aoust.

J’ay envoyé à Castres et lieux proches d’Alet pour faire contenir un chascun. J’ay aussy faict prier monsr de Terride d’aller en Lauraguois, à cause de Roquevidal.



[1583. — vers le mois de septembre.]

Orig. autographe, — B. R. Fonds Béthune, Ms. 8828, fol. 21 recto.

Cop. — B. R. Suppl. fr. Ms. 1009-4.


À MON COUSIN MONSR LE MARESCHAL DE MATIGNON.

Mon Cousin, J’ay esté bien ayse d’avoir entendu de vos nouvelles par le sr du Haillan, auquel j’ay donné charge de vous dire des miennes, et comme je ne puis me contenter de la longue et continuelle rebellion et mespris dont mes subjets du Mont de Marsan usent envers moy. Car aprés avoir desmoly mes maisons en temps de paix, et depuis perseveré obstinement en leur desobeïssance et malice, je prenois neantmoins en patience de n’estre si tost remis en