Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/67

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oultre, comme je me veulx bien persuader qu’ilz sont si bons serviteurs du Roy et veullent bien tant respecter mon auctorité et dignité, qu’ils s’en abstiendront jusques à ce qu’aultrement Sa Majesté y ait pourveu. Qui est tout ce que je vous puis dire pour ceste heure, se n’est de vous prier derechef vouloir promptement envoyer ladicte lettre à ladicte court. Et sur ce je feray fin pour prier Dieu qu’il vous ait, mon Cousin, en sa tres saincte et digne garde. De la Jarrye pres la Rochelle, ce vje aoust 1571.

Vostre bien bon cousin et meilleur amy,
HENRY.



1571 — 7 décembre.

Orig. – Arch. de famille de M. le marquis Édouard de la Grange.


À MONSR DE LA FORCE.

Monsr de la Force, N’ayant jamais doubté de vostre bonne volonté à l’endroict de la Royne ma mere et de moy, je m’estois persuadé que sans quelque grand empeschement nous vous eussions veu en ces quartiers. Mais estant tel que nous l’avez escript, j’advoue vostre excuse legitime, et suis aultant marry des inconveniens qui en sont cause comme vous avez justes occasions de vous en douloir et plaindre. Toutesfois j’estime que vous sçavez constamment supporter telles afflictions (encores qu’elles soyent grandes et bien à coup redoublées[1]), avec une vertu et patience chrestienne ; considérant la main de celuy qui les envoie, lequel seul sçayt et cognoist ce qui nous est necessaire. Dont vous pouvez prendre la consolation que sçavez tres bien donner à ceulx qui en ont besoing. Qui me fera laisser ce propoz pour vous prier, Monsr de la Force, mettre peine de recouvrer vostre santé, avec laquelle je vous puisse voir quand vostre commodité le pourra permettre ; demeurant par deçà jusques et selon les nouvelles que

  1. M. de la Force venait de perdre un fils et une fille, et relevait à peine d’une grave maladie. Ce renseignement nous est fourni par M. le marquis Éd. de la Grange.