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[1584. — avril[1].]

Orig. autographe. — Musée britannique, art. 24. Copie transmise par M. l’ambassadeur de France à Londres.


[À MONSR DE BURLEY.]

Monsr de Burley[2], Je n’ay voulu laisser passer monsr l’ambassadeur Ogart, sans me ramentevoir en vostre bonne souvenance et vous pryer de servir tousjours à la cause de Dieu, selon la cognoissance de sa verité qu’il vous a donnée, et le zele que vous avez demonstré et le moyen que vous avés. Je vous ay en tel estime que je desire que vous m’aimés, comme aussy je vous prye vous asseurer que je suys et desyre demeurer

Vostre affectionné et asseuré amy,


HENRY.
  1. La copie envoyée de Londres ajoute l’indication de cette date, comme probable, d’après l’époque du retour de l’ambassadeur Hogarth.
  2. William Cecil, baron de Burghley, membre du conseil privé de la reine Elisabeth, secrétaire d’état et premier lord de la trésorerie, ce qu’on appelait alors en France grand trésorier d’Angleterre, était fils de Richard Cecil, et naquit le 15 septembre 1521 à Bourn, en Lincoln. Il commença, dès le règne de Henri VIII, sa célèbre carrière d’homme d’état, qui fut une suite de succès jusqu’à sa mort, arrivée en 1598. Les actes principaux de son long ministère soutinrent toujours puissamment la cause, nationale en Angleterre, du parti protestant, auquel il donna, deux ans après, le gage le plus fort par la condamnation de Marie-Stuart. Même avant cet acte sanglant, l’inimitié profonde qui le séparait des princes lorrains resserrait d’autant ses liens avec les huguenots de France.