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aultre chose, mais prieray le Createur vous donner, mon Cousin, bonne et longue vie. De Pamiers, ce xxviije juing 1584.

Vostre bien affectionné cousin et parfaict amy,


HENRY.



1584. — vers la fin de juin.]

Cop. — Biblioth. de Tours, ancien manuscrit des Carmes, coté M, n° 50, Lettres historiques, p. 262. Communiqué par M. le préfet.


[AU ROY, MON SOUVERAIN SEIGNEUR.]
Monseigneur,

C’est chose acoustumée d’antieneté, et que vos predecesseurs Roys ont observée dés long temps, qu’advenant qu’aulcun prince du sang se trouvast le plus proche pour tenir lieu de la seconde personne, ils luy font ceste faveur de luy donner permission de creer mestiers es villes du Royaulme esquelles y a mestiers jurez, pour rendre tesmoignage au peuple, par ceste gratification, du rang qu’il doibt tenir en cas qu’il n’y ait enfans, le desclarant et le faisant naistre comme fils de France, ainsy que l’a trez bien remarqué le feu greffier du Tillet[1], en ses memoires extraicts des registres de vostre court[2]. Je crois, Monseigneur, que ne vouldriez rendre ma condition plus obs-

  1. Jean du Tillet, greffier en chef du parlement de Paris, d’une famille illustre qui conserva pendant deux siècles la charge de greffier en chef de cette première compagnie souveraine, mourut le 2 octobre 1570. Scévole de Sainte-Marthe dit de lui : « Ex ipsis archivorum tabulis, quarum ei pro suo munere parata semper erat copia, Francorum originem, instituta, magistratus, regiæque stirpis familias omnes curiose admodum atque diligenter excerpsit, et in gallicos commentarios integerrima fide summoque judicio redegit. » (Gallorum doctrine illustrium qui nostra patrumque memoria floruerunt elogia. L. II.)
  2. Voici le passage de du Tillet, au chapitre des Princes du sang : « Celuy desdits princes qui est le plus proche de la couronne, sans estre fils du Roy regnant, pour estre la seconde personne de France, a faculté dudit Roy de creer mestiers es villes du Royaume esquelles y a mestiers jurez, et autres privileges, prerogatives et preeminences de seconde personne de France. » (Recueil des Roys de France, leur couronne et maison. Paris, Pierre Mettayer, 1618, in-4o, p. 314.)