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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/34

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de cestuy-cy ; et vous prie, Messrs, de m’advertir aux occasions, sans toutesfois adjouster foy à ces umbrageux, qui ne tendent qu’à obscurcir mes actions ou s’opposer au soleil mesme, comme il est croyable qu’en une comoignie si celebre, plusieurs clairs-voyans le peuvent apercevoir. Je vous en auray beaucoup d’obligation, et me trouverez tousjours trez disposé à seconder par vrais et apparens effects vos bonnes et sainctes intentions, et à vous rendre en general et en particulier tout le plaisir qu’il me sera possible : priant, en ceste verité, le Createur vous avoir,

Messrs, en sa trez saincte et digne garde. De Montaulban, le, etc.

Vostre bien affectionné et plus asseuré amy,


HENRY.


[1585. — fin de mars.] — IIme.

Imprimé. — Suite des Lettres et Mémoires de messire Philippe de Mornay, Supplément, p. 28. Amsterdam, 1651, in-4o.


[À MONSR DE CHASSINCOURT.]

Monsr de Chassincourt, Je suis en grand’peine de n’avoir aulcune nouvelle de vous, depuis le sr de Buzanval ; car les allarmes croissent et les effects s’en voyent en divers lieux, et ce pendant je demeure suspendu, ne recevant poinct commandement de Sa Majesté de ce que j’ay à faire. Et pouvés penser quel desplaisir ce me peut estre de voir passer tous les jours devant mes yeulx des choses contre son service, que je pourrois fort aisement rompre, et auxquelles je suis contraint de conniver, faute d’estre instruict de son intention, comme il le m’avoit faict esperer. D’ailleurs j’ay un aultre grief qui ne me presse gueres moins : c’est qu’il y en a qui prennent plaisir à tenir les villes et la Noblesse en defiance de moy, par tous les artifices qu’ils y peuvent employer ; et d’autant plus qu’ils les voyent enclins à s’approcher de moy, pour l’asseurance qu’ils ont et doivent raisonnablement avoir qu’en ce remuëment nul ne doibt estre plus affectionné au service