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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/36

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composition de Perigueux, presque tout le dernier. Tellement que je me voy hors d’espoir d’en toucher un denier ceste année. Remonstrés-le à Sa Majesté, mais selon vostre discretion ; car je ne veux pas que mes plaintes particulieres obscurcissent les publiques. Et au reste mandés-moy, tout au plus tost que pourrés, de vos nouvelles. Ceste servira pour monsr de Clervant et pour vous. Je ne luy escris point, par ce que je l’estime absent.

Monsr le mareschal de Matignon m’a faict dire par quelques uns de mes serviteurs, et diverses fois, que tous ces remuëmens pourroyent bien enfin retomber sur moy, et que j’avois à y penser. Dites-le à monsr de Believre, et prenés advis de luy, si vous le devés dire au Roy mon seigneur, car cela me semble importer. Mais ne faites en cest article que ce qu’il trouvera bon…


[HENRY.]


[1585. vers le commencement d’avril.]

Cop. — B. R. Suppl. fr. Ms. 1009-4. (Extr. du cabinet de Joly de Fleury, procureur général, par l’abbé de l’Écluse.)


[À MON COUSIN MONSR LE MARESCHAL DE MATIGNON.]

Mon Cousin, Avec la commodité qui se presente du sr de Combes, present porteur, estant venu en ceste ville pour ses affaires, j’ay bien voulu par luy vous faire entendre ce que j’eusse plus tost faict par aultre voye, sans ma maladie : c’est l’entiere affection et desvotion que j’ay au bien des affaires et service du Roy, et à tout ce qui appartient à la conservation de sa grandeur et dignité et d’y employer ma vie et tout ce qui est en mon pouvoir contre le reste de ses ennemys et de son Estat, qui ont les armes en mains contre luy[1], si tant est qu’il luy plaise à m’honorer de ses commandemens et en cela se

  1. Les princes lorrains avaient jeté le masque : Verdun, Toul, Châlons, Mézières, Angers, Orléans, Dijon, tombèrent presque en même temps aux mains de la Ligue.