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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/495

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DU ROI DE NAVARRE. (185 . 1589. — 17 MM. Orig. — Arch. municipales de Bordeaux. Copie transmise par M. le secrétaire général de la ville. A MESS"’ LES MAIRE ET JURATZ DE LA VILLE DE BORDEAUX. Mess", Je ne vous sçaurois exprimer l’ayse que jeireçois de la fa- veur que Dieu m’a iaicte de m’avoir presté ceste occasion pour tes- moigner a la France et à toute la Chrestienté, que je n’ay jamais en aultre but que de servir à mon Roy et à son Estat ; et si, à cela, il est assisté de tous les vrais Francois et gens de bien, jespere que Dieu luy fera la grace de voir bientost son Royaulme remis en sa premiere i splendeur, et le mal qui l’a si longuement aflligé renvoyé sur les an- ciens ennemys d’icelle. J’envoye le s' de Frontenac par delà pour vous le faire entendre, et le contentement que je reçois d’avoir cest beur et honneur d’estre si bien remis en la bonne grace de Sa Ma— jesté. Je tascheray de m'y conserver, en le bien servant et en luy fai— — sant paroistre que j’ay tousjours eu en aflectioni le bien de ses alliiires aultant que les miennes propres. Tembrasseray ses bons- et loyaux subjects et serviteurs, pour unanimement nous employer à son- ser- vice. Vous estes de ceulx-là,. et partant je m'asseure que vous serés trez ayses de ce mien bon-heur, lequel je veulx entierement rappor— ter au bien de son Estat et soulagement du pauvre peuple, que je procureray de tout mon pouvoir. Continues donc, Mess", je vous. prie, la fidelité que vous avés jusqu’ici tèsmoignéeà Sa Majesté, en ee qui est du deub de vos charges, et croyés que, oultre le gré qu’Elle l vousen sentira, que je la recognoistray aussy par tous les effects de l’amitié que je veulx garder â tout vostre ville ; et comme vousavés eu en allection mes predecesseurs, je vous prie aussy de m’aimer, et croire que mon amitié sera esgale à la leur envers vous, et qu’en cela je leur succederay tousjours, et vousen feray voir des tesmoignages, aux occasions que vous me vouldrés employer, soit vers Sa Majesté U ou ailleurs. Je vous recommande doncque encore un coup son ser- . vice, et comme tel vou—s prie pour Icelle, d’assister mons' le mares-