Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/110

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DE HENRI IV. 83 . 1589. —— 2 1 NOVEMBBE. ' ' Cop.- B. B. Fonds Béthune, Ms. 8778, fol. 88 recto. l i [A MON COUSIN LE DUC D’ESPEP¤NON.j _ Mon Cousin, Je vous escrivis il n’y a que deux jours, faisant bien i ample response à celles que jlavois eues par ce porteur. Despuis, jay ce jourd’huy receu les troisevostres, escriptes à Confollans, du Vu° de ce mois ; ayant esté bien ayse d’y respondre par ceste mesme ' voie, encores que je n’aye gueres à adjouster aux miennes _prece.. dentes, que vous aurés avec ceste-cy, sinon pour vous dire le grand contentement que j’ay receu de -ces deux places que vous aves re- couvertes en la Marche, et bien autant que je sois defaict de Puy- Ferrier, en la perte duquel tout le pays aura faict un grand prolict, _ qui n’est pas moindre pour mon service, `car je l’ay toujours ouy nommer pour trés mauvais homme. .I’eusse bien desire qu’il se fust perdu dans la place ; mais ainsy que l'accident est advenu, vous en estes hors de toute coulpe ; et, sy, elle est auculnement excusable pour ceulx qui llont exécuté', lesquels ayant peu ignorer la capitulation, les trouvant sans leur escorte, ont peu ceder cela à la juste douleur qu’ils, avoient de la perte de leur cappitaine (que je plains aussy et regreste, parce que je scais qu’il estoit gentilhomme de valeur et de merite). Le regrest que l’on doibt avoir de luy, et le peu de subject qu’il y a d’en avoir de l’aultre vallent bien que vous pardonniés ceste Paulte à ceulx qui l’ont faicte, gomme je vous en prie, mon Cousin, et de ne les laisser pas prendre. Nous sommes en saison que les gens' de bien comme sont ceulx-là, l'on en peut bien endurer dadvantaige, _ mesmement quand il n’y va rien de nostre honneur, estant chose qui est souvent advenue en beaucoup pires termes que a este ceste-là, . qui peut estre suffisamment excusée par la qualité du dict Puy-Fer . rier, duquel la vie a esté telle, que la lin en pouvoit bien estre plus honteuse pour sa memoire. _ J’ay veu par une des vostres comme desirés faire venir à vous le ‘ 11.