Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/168

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DE HENRI IV. ° 141 quatre ou cinq caques de pouldre, et tout plein d’aultre chose de l’e- ‘ quipage de Tartillerie. Je n’eus esté deux ou trois jours au dict Ber- U teui1qu’i1_m’arriva nombre de gens de cheval, et, s’estant de faultre costé approché mon dict cousin le duc de Montpensier avec le gros deson armée, je la fis rendre dedans Nonancourt, qu je m’achemi— _ nay aussy, pensant y faire mon premier logis pour m’en retourner vers Meulan. Mais les habitans, pleinsrde mauvaise volonté, furent sy aveuglez _que de. vouloir tenir -bon, de sorte qu’il fallut quelques i . _heures àles forcer, comme il fut faict àleurs idespens`; dont ayant 1 laissé la charge à mon dict cousin, je passay encores le dict jour avec la cavalerie seulement, en nombre de_ plus de douze cens bons chevaulx jusquesà Evry, et le matin. je poursuivis mon chemin droict à Meulan, ou fon me donnoit opinion que je trouveroisn encore par— tie de l’armée de l’ennemy deçà lleau, parce qu’ils y avoientde l'ar- tillerie, avec laquelle ils avoient battu le jour. precedent unzportail par où l'on,, entre sur le pont, et faict effort, par un assaut qu’ils y don- nerent,. d’y entrer, où ils, perdirent temps et beaucoup d’hommes, entre lesquels_y avoitcinq ou six cappitaines ; et pensoit-on que ne nfestimant pas sy prés, je les pourrois surprendre avant qu’ils eussent _ repassé la riviere. 'I’outesfois, ils y userent de telle. diligence, aprés. ` qu’ils furent repoussez du dict assault, que ne trouvay plus rien deçà Yeau. i i. ` J’entray le mesme jour dans le dict fort, pour voir en quel estat. tout y estoit ; et sur la resolution en laquelle je visceulx de dedans, et Yasseurance qu’ils me donnerent de pouvoir tenir jusques à six . ' sepmaines, je fis, desseinîde venir attaquer quelques places du costé I de deçà, esperant que cela_pourroit’attirer l’ennemy aucombat ; à quoy je ne pouvoisle contraindre sîil ne passoit la riviere, ou que j’aurois loisir de gagnerles dictes places sur luy. Mais le jour mesmes que je partis, ayant faict mon premier logis à Houdan`, l’ennemy sur- prit, sur ledisner, un fort qui estoit sur le milieu_du pont, du costé de la ville, où ne se trouva personne, ny garde, parce qu’il’y avoit _une arche coupée qui empeschoit d’y venir, ce qui apporta tel es=-