Épernay, que le duc de Parme avait pris pendant son séjour à Château-Thierry, est repris, au milieu d’août, par le Roi, qui y perdit, le 9 juillet, le maréchal de Biron, tué d’un coup de canon ; son fils est fait amiral de France. Le maréchal d’Aumont est envoyé par le Roi en Bretagne, pour réparer le grave échec qu’y avait essuyé le prince de Dombes, défait complétement par le duc de Mercœur. Mort du duc de Montpensier. Henri IV reprend Provins au commencement de septembre. Il rassemble son conseil pour examiner quelle attitude on doit prendre vis à vis de la cour de Rome, qui continue à se montrer fort hostile. La proposition d’établir un patriarche, chef de l`Église de France, est écartée ; l'utilité de la déférence envers le Saint-Siége est démontrée, et, le 8 octobre, le marquis de Pisany part pour Rome avec le cardinal de Gondi (qui s’était vu obligé de quitter Paris), portant au nouveau pape une dépêche des principaux seigneurs catholiques du parti du Roi et une lettre de Sa Majesté pour rendre obédience au Saint—Père. Le duc de Nevers remplace le prieuré de Gournay par un fort sur la Marne, pour commander cette rivière et empêcher par la l’arrivée des vivres aux Parisiens. Le Roi passe en Beauce, ou il emploie la fin de novembre et le mois de décembre à la reprise de plusieurs places.
Le duc de Joyeuse, grand prieur de Toulouse, nommé maréchal de la Ligue en Languedoc, est défait devant Villemur par les seigneurs catholiques de la province, et, en se retirant, se noie dans le Tarn, le 19 octobre. En Bretagne, au contraire, les revers des royalistes continuent. L’arrivée du maréchal d’Aumont et les secours d’Élisabeth n’arrêtent point les succès du duc de Mercœur. Le duc de Bouillon prend au duc de Lorraine Dun—sur—Meuse au commencement dé décembre. Le 2 le duc de Parme meurt à Àrras, des suites de sa blessure.
1593.
Le duc de Mayenne fait publiera son de trompe à Paris son manifeste du mois précédent pour la convocation des états généraux du royaume. Il en fait lui-même l’ouverture le 26. Un grand nombre de membres du clergé et du tiers-état se trouvent à cette assemblée, ou l’on voit peu de noblesse. Des le lendemain est rédigé, à Chartres, l’acte signé par le secrétaire d’état Revolet intitulé : Proposition des princes, prelats, officiers de la
