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Orig. — B. P1. Fonds Béthune, Ms. 9115, fol. 77.
q Imprimé. - Mémoires de Nevers, t. ll, p. 2lu.
, ['A MON COUSIN LE DUC DE_ NIVEBNOIS ET RETHELOIS.]
. Mon Cousin, Suivant ce que jevous escrivis deux jours devant
monparternent de Chartres, je partis avec mil chevaulx et mil harque-
busiers à cheval, pour venir secourir Chasteau-Thierry, laissant mon —
armée a mon cousin le mareschal de Biron, pour reprendre les chas-
teaulic et forts que mes ennemys occupent entre la dicte ville de
Chartres et Paris. Tapprins en chemin, à mon regret, que le dict
Chasteau-Thierry estoit perdu. Toutefois je n’ay voulu laisser de.m’ap-
procher de mes ennemys, car ayant destiné quelques forces pour
faire faire un fort sur la riviere deMarne, dans une isle prés Gour- _
nay, pour empescher le passage de la dicte rivière, ie m’en vay pre-
sentementavec lerreste de meslorces .ve1ts Chasteau-Thierry et Sois-
sons, où est Yarmée de mes ermemys, pour entreprendre ce que je
verray pouvoir faire pour le bien de .mon service. Cela faict, _i’iray
_ reprendre mon armée pour aller en ma province de Champaigne. Je
vous prie me faire plus souvent part de vos nouvelles et des progrès
que vous ferés, car depuis que vous. estes entré .en Bourgogne lje
n’en ay receu aucune. J’ay cogneu par une depesche que le Grand
Seigneur m’a faicte, comme il est resolu d’attaquer à hon escient le
roy d’ESpagne ceste année, et encore plus l’année prochaine ; et mon
cousin le vicomte de Turenne m’a mande que l’armée des princes
d'À_llemaigne`, qui v-ient faire mon service, commencera, à. marcher au
_ commencement du mois de may ; et sur ce, je prie Dieu vous avoir,
mon Cousin, en sa saincte et digne garde. De Senlis, le XXIXE jour _
d’apvril 1591. '
‘ U roman. -
