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LETTRES MISSIVES

i * personne, par la grande estime que sa reputation m’avoit inspirée de luy, mais bien l’opinion d’estre tellement favorisé de vostre part, que je n’eusse osé vous le demander. Mais c’est acte de vostre magnanimité, de rendre vos graces plus parfaictes qu’elles ne sont espjerées, et lier celuy qui les reçoit en sy haulte obligation, que, rien de sa part ne la pouvant esgaler, il soit àwiamais tenu recognoistre vous debvoir plus qu'il ne sçauroit acquitter. Celle que vous avés maintenant acquise sur moy est parvenue à ce degré'; et pour tout je ne vous puis oltrir que Ce que vous avés de long temps rendu entierement vostre ; vous asseurant, Madame, que je remarqueray la journée de la premiere entreveue que j'ay eue de mo_n dict Cousin, pour l’une des plus heureuses de ma vie, pour la reputation qu’elle a apporté à mes affaires ‘, et par la dignité de sa personne, et pour ce qu’_il m’a dict de vostre part, de vostre singuliere bien-veuillance — en mon endroict': dont je vous remercie trés humblement, et vous supplie de croire quevostre respect a tant de pouvoir de mefaire aimer et cherir, que c’est chose qui ne me sera de moindre soing que la conservation de moy-mesme, qui aurois trop de regret de

L'arrivée du comte d’Essex, alors à dans Compiegne, il avoit devant luy six Yapogée de la faveur, causa une grande pages montez sur de grands chevaux, ha- sensation en France, comme on peut en billez de velours orangé tout en broderie juger par ce récit d'un historien contem— d'0r : et luy avoit une casaque de velours porain, témoin oculaire : ‘ orangétoute couverte de pierreries, la selle, ` « Le Roy ayant sejournéi quelques jours la bride et le reste du harnois de son che- dans Noyonyvint ace siège (de Pierrefons), val accomodé-de mesme. Son habit et la ou le comte d'Essex avec soixante gentils- parure de son cheval valoient seuls plus de hommes anglois luy vint baiser les mains soixante mil escus. I] avoit douze grands. et luy otlrir quatre mil Anglois et cinq estatiers, et six trompettes qui sonnoient _ cens chevaux que la royne d’Angleterre, devant luy. De Compiegne il _vint au camp sa maistresse, luy envoyoit pour son ser- de Pierrefonds, le dernier jour d’aoust`, vice. Le Roy estant adverty de sa venuê, trouver le Roy : d’où ils s’en allerent à envoya le comtede Chaulne à Compiegne Noyon, là ou Sa Majesté le festoya trois pourl'y recevoirle vingt-neutiesmedaoust. jours durant avec tout son train. ¤ (Cayet, ° Quand à la personne du dict comte d’Es- Chronologie novcnaire, fol. bol ; verso et _ sex et de ceux de sa suitte, il ne se pouvoit â65 recto. ) ` rien voir de plus magnifique ; car, entrant '