Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/864

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` DE HENRI IV ; U ‘ 835 l’ei’s une depesche, de .Sedan, `POIli`: vous representer l’estat des af- _ faires et susdictes resolutions, pour la faire entendre ai la royne_ d’A, n- gleterre et la supplier de trouver b.on, _e ». cas qu'il me succedast, de pouvoir tirer. les premieres forces. au combat separement et, pour m'ayder a les combattre_ toutes ensemble en nfopposant a leur entrée, que mon cousin le comte d’Essex me vint joindre avec sesçtrouppes. quand je luy manderois ; ce que je me promettois qu` elle m’accorde1 oit volontiers, veu le soing qu’il luy plaist avoir de ma conservation, qui ne despend seulement. de faire l’entreprise .de Rouen, mais le succés mesme de icelle ne peut- estreque incertain, si auparavantnil n’estoit pourveu à rompre les obstacles qui s’y voyent preparez, à quoy tendoit la susdicte resolution ; joinct aussy qu'alors qu’elle m’accorda lesdicts secours ce fut pour l’une et l’aultre fin que je luy demanday, ou-du siege de Rouen, ou de combattre le dict duc de Parme, si l’occasion s’en ollroit la premiere, comme il. a semblé qu’il faisoit à present ; et depuis, elle—mesme, entre les conseils qu’elle m’a faite cest honneur de me donner par ses lettres, m’exliorte fort expressement d’empes ` cher l’entrée du dict duc ; qui monstre qu’elle en ai bien considere Yimportance, et me faict croire qu’elle ne vouloit reprouv.er le conseil et advis sur ce pris, l'occasion estant proche, qui se trouve conforme . aussy, et suivant la dicte resolution. Saichant que les forces papalles, lorraines et du Maine sejournoient ez environs de Verdun avec peu de defliance de moy, pour voir mon armee desjà avancée quatorze ou quinze lieues en deçà de la dicte ville, et la riviere de Meuse au devant d’eulx, laquelle toutesfois estoit en- core gueable en plusieurs endroicts, _j’ay dressé un voyage de ce costé— la, avec mille chevaulx françois, quatre mil reistres, et cinq ousix cens arquebuziers à cheval, sans infanterie, pour essayer de les surprendre à l’impourveu, comme Tapparence estoit ; et neantmoins la rencontre qu’il y eut, de quelque course qu’une troupe des leurs avoit entrepris vers Aulmont, que mon cousin le duc de Nevers tenoit assiegé, et qui a esté depuis pris, leur donna congnoissance cl ma venue, et l’alarme_ et frayeur sy grande, qu’ils se retirerenttous en foulle dans la-ville 105.