Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/292

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

27Ãt LE'l’TllES MISSIVES qu'encores que vous niayés este que trois semaines sans le voir, vous le trouverés tout changé. Quant aux nouvelles de deçà, les ennemyS, ayant sceu mon arrivee en ce pays ; et y ayant soeu aussy tost prés de moy mon cousin le duc de Longueville, m' de Bouillon, m“ le comte Philippe et tous les gouverneurs des places de ceste province, se Sont' recullez d'ou ils estoient, et mis une riviere et un marais entr’eux et nous ; si bien que l’on ne peut aller à eux, ayant esté trois jours ja faire six lieues, et estans tous les jotu*s six heures en bataille, comme si l’on fust alle à eulx, monstrans par là avoir crainte. Ils Font leurs pre- paratifs pour, incontinent que je seray esloigné, assieger quelque chose, et je pourvois en sorte de les enipescher : ce que jiespere, car mon dict cousin et tous mes serviteurs de cette province ont juré de s'assister l’un lautre, ainsy que je vous monstreray par escript. Je seray tres ayse diavoir de vos nouvelles par le retour de ce lacquais. J'espe1 e de vous mander dans deux joins que l’on aura crié Vive le _ Roy! à Noyon ; car clesjà dés hier d’Escluseaux a mis les estrangers dehors, et ce atlin que l’on en face chanter le` Te Daum. Ce sera pour faire cesser le bruit qui couroit, que ma venue en ces quar- tiers estoit pour autre chose ; encores qu’il.me soit bien permis, en faisant mes allaires, de me resjouir quelquefois. Je seray de retour Faire reconnaître ses droits sur le duché traordinaires. ll fonda, en Chamîpagne', la de Mantoue, et, après de grandes vicissi ville de Charleville ; essaya, de concert tudes, parvint enlin, grâce à l’appui de avec le P. Joseph, capucin, d'établir un la France, à s` établir solidement, à en ordre de chevalerie, dit de la Milice chré- Y, agrandir même le territoire, et à en lais tienne ; entretint, pendant plusieurs an- ser paisible possesseur son petit-iils ; car nées, avec les Grecs du Magne, un projet ses deux fils moururent avant lui. Une de de soulèvement général de la Grèce contre ses filles joua un grand rôle à la cour la Porte, par une correspondance dont de France, sous le 'nom de la princesse nous avons fait connaître plusieurs pièces Palatine. Lui—même avait exercé beau- dans le tome XV des Mémoires de l’Aca- coup d'inIluence à la cour dans la pre- démie des inscriptions et belles-lettres. Il mière partie du règne de Louis XHI, au mourut le 21 septembre 163-;. Son petit- sacre duquel il représenta le comte de fils Charles IH, duc de Mantoue, venclit Toulouse. C`était un prince d'un esprit au cardinal Mazarin le duché de Nevers aventureux et disposé aux entreprises ex- et tous ses autres domaines de France.