Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/308

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
290.
LETTRES MISSIVES


' maistresse, que ce que `fallegueray les Olllenses que jiay receues n’est pour en avoir nul reste d’aigreur dans l’ame, me sentant trop satis- faict de la peine qu'avés prinse de 111`en contenter, mais seulement POUT VOUS l]'1OI1SlÃI’CI` IIIBS jI1SlCCS OCC&SlOIlS de SOUPQOD. Vous SQ3.VéS combien _j'ar1 ivay offense en vostre presence du voyagede mon com- petiteurl. La force que vos yeux eurent sur moy vous sauva la moitié de mes plainctes, vous me satisfistes de touche, non de cœur, comme il y parut ; mais si j’eusse sceu ce que j’ay appris, depuis estre à St-Denys, du dict Voyage, Je ne vous eusse veue et eusse rompu tout à plat. Je bruslerois plustost ma main qu’elle Yescrivist, et couperois plustost ma langue qu’elle le dist jamais qu’à vous. Depuis vous avoir veue, vous sçavés ce que m’avés faict. Tout rassemblé, _ jugés, si je ne vous en vois point bannir la cause, ce que je doibs esperer. Que me pouvés-vous promettre que ce que vous aviés faictP Quelle foy me pouvez-vous jurer, que celle que vous avés faulsée deux fois“P Il faut donc des effects. Vous vous doulés de mes soup- ‘ Le duc de Belle arde. eine le tem s de se 'eter dans un etit S P P J P ’ M. de Bellegarde, qui avait espéré la cabinet placé au chevet du lit de Gabrielle. main de Gabrielle, et qui s'était vu forcé Lorsqu’une des femmes de la marquise, d'y renoncer lorsqu’il lit imprudemment chargée de la clef, après s°être fait cher- connaître au Roi cette beauté, merveii- cher, vint eniin ouvrir cette porte que le leuse, continuait à ressentir pour elle un Roi voulait enfoncer, il n’y avait plus per- amour partagé. Il était l'homme le plus sonne :Bellegardeavait sautéparla fenêtre. séduisant de la cour, et causait au Roi une Quant à la seconde aventure, elle se se- jalousie, qui aurait été fondée sur quelque rait passée après la soumission du duc de chose de plus réel que des soupçons, si Guise, qui est du mois de novembre 159l ;. l’on s’en rapporte à l'opinion générale du Un des valets de chambre du Roi lui ayant temps, constatée dans beaucoup de mé- remis une lettre de Bellegarde, qu’il avait moires, et si l’on ajoute foi à deux aven- prise sur la toilette de Gabrielle en en- ` tures racontées dans les Amours du grand trant chez elle de grand matin, le Roi la Alcandre, où Bellegarde est désigné sous lit épier, et un soir que Bellegarde venait le nom de Florian, et Gabrielle sous celui d’entrer secrètement chez elle, il donna de Crisante. ordre à M. de Choiseul—Praslin, capitaine Le résumé de la première aventure est de ses gardes du corps, d’aller tuer Bel- que le Roi, après avoir un jour pris congé legarde.'M. de Praslin, n’osant résister à ` de Gabrielle, revint plus tôt qu’elle et la colère du Ptoi, appela des archers et Bellegarde ne Yattendaient. Celui-ci eut à marcha avec beaucoup de bruit, en pre-