Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/335

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
316
LETTRES MISSIVES

_ 1595.--- l3 MABS 1., _ Imprimé. —— Mémoires et Correspondances de Du Plessis-Morne]. Paris, I82â, in-8°, t. VI, p. 212. ' [A LA seins ooumuàiuz.] ‘ Madame, Quand il vous a pieu- prendre la peine dlentreprendre le voyage de Bretaigne, si jieusse juge que mon cousin le duc de Mer- cœur, vostre frere, eut este aussy peu dispose à la paix comme il a faict cognoistre par ce qui a este traicté par les siens à la conference, je vous eusse priee instamment de ne faire le dict voyage, pour les in- commoditez qu'aves receues en iceluy. Vostre bonneaffection en mon endroict et le desir que j'ay eu de voir reussir quelque fruict du dict traicte ont esté l’occasion de vostre dict voyage, duquel je ne vous suis moins oblige que s’il eust reussy à vostre contentement et au mien. Je sçais, Madame, combien vous aves apporte de vostre prudence et dexterite accoustumee, pour advancer le dict traicte, et que si mon dict cousin eust creu vos conseils et prudens advis, que l’issue du traicté eust este plus heureuse que je ne la prevqis. Dieu cognoist finterieur de nos cœurs et est le vray juge de nos intentions : la sincerite des miennes lui estant cogneue, j'espere que, par sa bonté, il en fera redonder le fruict sur tous mes subjects, le repos et le soulagement desquels je desire plus que chose du monde. Qui me faict d'autant plus recevoir avec desplaisir la rupture de la dicte conference, ainsy que je la prevois,— par ce qui nfa este represente par la derniere des- pescbe que j’ay receue de mes depputez. J’ay beaucoup de contente- ment en moy-mesme que chacun cognoisse combien je desire la paix, , et que j’ay apporte en ceste occasion tout ce que j’ay peu pour l’advan- cement 'd’icelle. Je sçais, Madame, que vous y aves apporté de vostre part tout ce qui estoit requis, pour aider à prendre une bonne reso- lution ; ce qui ne se peut faire, puisque mon dict cousin, au lieu d’y, ' La date nous est fournie par Yédition de la correspondance de Mornay, où nous poisons cette lettre.