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LETTRES MISSIVES


Loire auront loisir de me venir secourir. Il y a eu deux prisonniers de—la compagnie de mon cousin le comte de St-Paul qui se sont sau= vez, qui asseurent que dans dix jours ils n’auront pas une goutte de vin,' ny dans quinze plus de viande ; de sel ils en ont fort peu. Il n’y a qu’un chirurgien, qui n’a quasy plus d’onguens ; de bleds, ils en ont jusqu'à la fin de janvier, et s’ils ne sont secourus dans ce temps-là, ils se tiennent perdus. Je n’ay icy que quatre compagnies de cavalerie, dont les deux me demandent congé, de sorte que _j’en demeure fort ` desgarny ; c’est pourquoy je _vous prie de mander la vostre de venir icy, et celle de Fosseuse aussy, et a mon nepveu le comte d'Au- vergne qu’il se haste de me venir trouver. Il avoit dict à mon porte- manteau qu’il seroit icy dans la lin de ce mois avec quatre cens che- vaulx ; mais j’y vois peu dlapparence ; et vous diray que j’ay veu les lettres qu’il escript aux villes de bas Limousin pour fournir de l’argent pour la fortification de la citadelle d’Issoire. Mandés aussy à toutes les compagnies de cavalerie de l’Isle de France qu’elles se tiennent prestes au premier mandement. Surtout je vous prie vous haster de ` me venir trouver, car je meurs d’envie de vous voir. Vous me trou— verés bien maigry, car je travaille nuictet jourrmais Dieu mercy ce n’est pas inutilement. Bon soir, mon Compere, je me recommande mille fois à vous. Co xx111_]° novembre, à dix heures du soir. ` HENRY. [1595.] — 27 NOVEMBRE. — I". Imprimé. — Quelques souvenirs de courses en Suisse et dans le pays de Baden, par J. A. C. Buenos, ` Paris, 1836, p. A50- ' A MESSRS LES COLONELS GALATY ET BALTASAR. Mess" les colonels, mes amys, C’est à ce coup qu’il faut que vous me faciès paroistre que vous m’aimés, car les ennemys se resolvent de venir à nous. J e m’asseure que vous auriés trop de regret qu’une si belle occasion se passast sans vous et de m’avoir abandonné à ce besoing. Cest pourquoy je vous en fais ce mot de ma main, pour vous