Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/544

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
526
LETTRES MISSIVES


Q comme il fault prestuner, de la venue des aultres, encores que nos gens ayent eu l'allarme fort tard, à cause de la rigueur du temps, il est advenu que mon cousin le mareschal de Laverdin y estant accouru avec les corps de garde des Suisses et des François, y est encore arrivé si à propos que ceulx de dedans qui estoient sortys seulement jusques au nombre de quinze ou vingt, dedans deux flettes, pour ramasser les dictes besaces et les emporter en la ville, ont esté contraincts de les quicter et se retirer avec ellroy, comme ont faict les dicts gens de cheval : de sorte que nos gens ont trouvé et pris, dedans le marests et sur le bord. d’iceluy, quasy toutes les dictes besaces pleines de bled et de sel, et les dictes escharpes de corde ; car il se trouve plus de cent cinquante sacs et autant des dictes escharpes, en sorte que nous n'estimons pas que les assiegez ayentrecueilly seulement vingt-cinq ou trente sacs du dict bled, qui est si peu de chose que, au lieu du raliraischissement, ils en recevront du desespoir, se voyans privez de ceste esperance avec laquelle ils ont esté longtemps entretenus. Tou- tesfois, y estans venus de ceste façon, _j’estime qu’ils leur avoient ap- porté ce secours seulement pour leur donnerloisir d’en attendre un plus grand, lequel ils promettent daccompagner de toutes leurs forces dedans le xxv° de ce mois ; car si tout y fust entré, ils ne pouvoient les nourrir que huict jours, qui eust servy à gagner le dict temps. p Nous verrons maintenant ce` qu’ils feront ; et me semble qu’il ne faut laisser de se preparer pour combattre leur armée si elle s’y presente ; au moyen de quoy, je vous prie, mon Cousin, faire advan- cer vostre compagnie de gens d’armes et les aultres que _j'ay mandez, et vous tenir prest pour me venir trouver quand je vous advertiray ; qui ne sera que quand il sera temps de marcher, aflin de ne vous di- vertir de mes altaires et des vostres, ayant à plaisir de sçavoir, par vostre lettre du Xlc de ce mois,-que vousayés ja donné ordre a faire advancer vostre dicte compagnie avec vos armes et chevaulx. Mais je vous prie faire que nous soyons encore secourus de sept ou huict mille escuz, à quoy se monte le payement de nostre cavallerie, plus que nous n’avions faict estat pour le premier mois, comme il vous fut .