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LETTRES MISSIVES


lerie, ou que je donne congé à une partie d’icelle, à present que je suis prest a mlaller loger dedans l_e pays de mes : ennemvs, pour miop- poser aux forces qu’ils veulent jecter dedans Amiens. Mon Cousin, je i ne puis desesperer- des dictes compagnies sans desesperer aussy de ` mes affaires, Mes cousins, les ducs d’Espernon et, de Joyeuse s’en iront dedans quatre, ou cinq jours, _ qui emrneneront avec eulx une bonne troupe de gens-, dont s, eray~grandement_ affoibly,. de sorte que, si je ne suis renforcé et secouru dlaultres, il fauldra que je me retirej et j’aim_e autant inotujir que d’estre reduict. à- cela., Si mes ennemys aussy avoient gagné ce point, sur moy,. ils. tireroient un- si grand ad- vantage de l’acqui’sition qu’ils ont faicte, de la dicte ville diA.miens, en laquelle ils ont del-iberé de faire deux citadelles,. que je ne- scay si nous les pourrons jamais regaigner. Toute ; la France y debvroit accou- rir. Pour moy, j’y mets volontiers ma personne et- ma, vie, tant jiafl’ec— tionne le salut public ; et vous asseure que si e pouvois recouvrer ceste perte à la France au prix d’icelle, je la tiendrois bien employée,- et ne pourrois aussy eslire un plus honorable tombeau. ' Faictes doncques, je vous prie, mon Cousin, avec ceux de mon conseil, que je sois secomu promptement, et que le troisiesme mois de mon armée ne soit retranché pour ma bien-venue en icelle. Pour- voyés aussy à l’artillerie, afin que nous puissions relever nostre equi- page, sans lequel nous pouvons bien_ esperer, mais. nous ne pouvons rien entreprendre ny executer d’importance, pomme vous sçavés mieulx que nul autre., Les- officiers d’i celle et les, cappitaines ducharroy . demandent leurtroisiesme ; mois,. protestans de tout quicterisils ne l.e-reçoivent ;, Galaty en ditautant,- et vous prie me mande : si vous aves entendu en monaeonseil, faisant le. marché que vous avés faict avec les dicts. munitionnairese,. qulilsz fourniront le pain aux Anglois, ou si ; vous ferés- payer au commissaire d'iceulx douzercens escuz par mois ; pour leur continuer le pain, comme il doibt faire jtwques à la lin du- present ; allin- que j’en ; esclaircisse ; les-, dicts. munitionnaires, auxquels, jiayr commandé. de dresser leurs magasins, pour lac nourri- ture de mon, armée en Picardie, aux, villes dÉAbbeville, Corbie, Mon- i