Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/754

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DE HENRI IV ; 733 d’y vivre sans grande inquietude. Mais j’y laisseray mon cousin le mareschal de Biron., pour commander- aux forces que nous avons mises ensemble potu tousjours tenir en subjection nos ennemys, commencer et designer les blocus qu’il fault que nous facions contre la dicte ville d’Amiens, pour couvrir les aultres provinces,;et faire le mieulx qu’il pourra. Il est vray que si nous ne pourveoyons au payement des dictes gens de guerre de pied et de cheval, chacun Pabandonnera et demeurera seul. Je m’attends à "la provision que vous avés faicte du payement du troisiesme mois de mon armée pour contenter les gens de pied ; mais si vous n’y adjoustés quelquechose pour la cavallerie, il est impossible qu’elle y vive, tant l’avoine est rare et sont toutes choses cheres icy. Au moyen de quoy je vous prie, mon Cousin, y faire pourveoir, et surtout faire advancer nostre equip- ` page d’artillerie, car sans cela nous ne ferons icy que nous consom- mer et perdre le temps. On m’avoit mandé que j’aurois à Paris trente- cinq canons prests et pour tirer dix mil coups, dedans le xv° ou xxv° de ma, dont "estois fort res’ou ; toutesfois le s' de S‘-Luc me Y J J Y dit hyer que les controlleurs de l’artillerie luy ont mande que tout l’ordre que l'on y a donné a esté de faire fournir mil escuz pour abattre du bois pour y besongner, se plaignant du peu de compte que l’on faict de la despense de la dicte artillerie, et defaire advancer le dict equipage ; ce qui m’a bien autant despleu que mlavoit consolé la ' premiere nouvelle. Et parce que vous ne m’avés rien escript de par- ticulier de ce faict-là, je ne scay auquel des deux advis je doibs ad- jouster foy, vous priant de m’en esclaircir par vostre premiere. Aussy s’il fault que nous facions lesldicts blocus, il sera forcé d’y faire de la despense ; car il les fault faire promptement et à force d’argent, aul- trement les paysans n’y viendroient travailler, et les soldats y mettront la main encore plus mal volontiers ; et nous n’avons point de pionniers pour y employer. Les dicts blocus estans bien faicts couvriront tout le pays, et le delivreront des courses et exactions que fera l’ennemy. C'est pourquoy il seroit raisonnable que les dictes provinces y contri- — 'buassent. ll fault en faire deux, llun qui couvre la Normandie, et l'aultre ‘