Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/790

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i DE HENRI IV. 7(i)9 un peu d’alarme à mes serviteurs qui sont par delà, que vostre voyage —feust pour empescher la continuation de la dicte fortiflication), et d’autant que finformation qui en a esté donnée à mon cousin n’est pasbonne, et que tenant son amitié chere comme je fais, je ne voul- drois donner ny recevoir subjects de l’alterer aucunement, je vous ay voulu depescber ce courrier expres pour vous faire sçavoir par ceste-cy que la dicte fortiücation s’e`st faicte et continuée par mon expres com- mandement, et non aultre desseing que pour tenir en plus grande seu- reté ma ville de Marseille et le port d’icelle et la preserver de surprise l que y pourroie_nt faire mes ennemys, et sans qu’il ayt esté rien entre- . pris ny faict desseing d’entreprendre contre ceulx du chasteau d’If, comme je nlay point estimé en avoir occasion, n’ayant jamais inter- D preté ce qui y est advenu de la part de mon cousin le grand duc que en bonne intention, ne me pouvant persuader que en cela ny en chose de plus grande consequence il voulust olfenser l’amitié et bonne in- telligence qui s’est toujours si religieusement entretenue entre nous ; croyant plustost que aucunement il y ayt de l’arti’Iice de ceux qui ne nous aiment ny l’un ny l’autre. Pour ceste occasion, je vous prie ne vous laisser imposer aulcun autre advis contraire à ce que je vous en escris icy, or_suivant ce, de ne rien entreprendre ny attempter contre la dicte fortification ; au contraire, de la favoriser en tout ce que vous . pourrés :m’asseurant que ce sera chose bienagreable à mon cousin, vers lequel je suis resolu de depesclier dans peu de jours sur ce sub- ject, ne doubtant poinct que les clioses ne se passent a nostre com- Q rnun contentement, et que vous, qui estes assez informé de la profes- sion de nostre amitié, n’y apporterés de vostre part tout ce qui en pourra despendre pour la conservation ; considerant aussy quelles se- roient les consequences s'il en estoit usé aultrement, ce qui n’advien— dra pas de ma part ny par les miens, qui sont tous bien informez de ` ` mon intention, et à laquelle ils ne contreviendront aulcunement ; vous voulant bien asseurer pour vostre particulier que vous aurés tousjours 0 bonne part en falfection que j’ay de long-temps vouée et promise à mon cousin et à ceulx qui luy appartiennent. Sur ce, je prie Dieu, LETTRES DE HENRI lV IV. i