Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/792

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

A DE HENRI IV ; 771 tousjours à tous aultres. Car rien ne me peut faire croire quevous permettiés jamais, et moins voulliés la ruine de vostre meilleur frere et plus lidel amy, la conservation duquel sert comme de marque ou pour mieulx dire de trophée de vostre bonté, non moins _que de vostre prudence. Je vous prie aussy de croire que je ne vous ay pro- _ posé mes necessitez si represente les termes auxquels elles me peuvent reduire pour 'sauver mon Royaulme dlune ruine pressante qui le ta- i lonne despuis la.perte de' ma ville d'Amiens, pour eston—ner—vos tre cou- rage., ny pour vous esmouvoimpar crainte ou par menace -à me secou- rir. Ja à Dieu ne plaise=q-ue telles intentions-entrent jamais en mon _ ame! Je vous. porte trop de respect, ma tres chere-sœur, j’ay trop es- prouvé vostrezamitié et suismaussy trop aliené de semblahles’proce— . dures..Madame, je ne vous alfligerois de-mon aflliction, si je n’avois entiere fiance en vous, et si je pouvois, sans vous, sortir de -la per ; plexité en laquelle ce dernier malheur : a reduict mes.affaires. Ne vous defiésdonc, je vous prie, de mon amitié `ny de ma. foy ;_ vous nîen avés occasione, et je ne la vousdonnery, s’il est possible. Au contraire, j’ay i recours cà vous- et vous importune regtprés pour avoir moyen dïeviter A celle qui seulepeut me contraindre_i-, d?en.user=-aultrement. Croyez-le ainsy,. Madame, s’il vous plaist ; car_mes actionsile vous, confirmeront, comme _i’ay donné- charge au SF de Beaux vous asseurer de ma part.; ` et pour ecèqua je me fie grandementen luy, je luy ayrommandée ' _ recevoir. et rapportergvos intentions -comme _i’ay vouluvous faire—re—_ presenter par zluysles miennes ;: chose que ;_ie, v, ous prie trouver imiirqrii - face, devant qulil s’arreste en la charge que ; je luy ay commise auprés de vous, en laquelle ilsiachemineraizhienytost aprésle Noya’ge., Je prie Dieur, . Madame¢,;»qu’il vous_ ayt :.en sa tres saincte ;et~digne garde. Ce Il° juin, .à Paris. Vostre plus humble frere et affectionne serviteur, i 4 A i HENRY. _