Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/800

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" DE HENRI IV. ‘ 7:79 bien j’ay jugé necessaire de pourveoir et asseurer de bonne, heure le fonds qui est requis pour le payement de ma dicte armée, ayant ap- porté ce qui despendoit de mon auctorité et de mon labeur pour Yadvancement des prests, desquels j’ay fait estat, dont le fruict seroit inutile si l’on ne recevoit ce qui reste des taxes ; qui me Iaict vous prier, mon Cousin, comme j’ay faict a mon partement, de vouloir i mander tous ceulx qui m'ont fourny les dicts prests, et aprés leur _ avoir remonstré ce qui est de leur debvoir et du service qu’ils me doibvent en ce secours tant necessaire', les faire contraindre au paye- ment de leurs taxes par les voies que vous adviserés avec ceulx de ~ mon conseil ; vous priant de n’y perdre une seule heure de temps, et par ce mesme moyen adviser, avec ceulx de mon dict conseil, d'aultres moyens pour faire un—plus grand fonds qui puisse servir au payement de ma dicte armée durant le temps de ce dict siege ; l’importance duquel- vous jugés autant que moy-mesme ; qui me faict — croire que vous apporterés en cela vostresinguliere et accoustumée affection au bien et advancement de mesaliaires, et que vous inciteres non-seuIe- ment ceulagde mon dict conseil, mais tous aultres quirne peuvent servir en ceste occasion, _à s’y employer de‘ l'a mesme>afl’ection, afIin que _j’en puisse recueillir le fruict qui est requiszpourmon service. Hier au soirlort tard,.sur les onze heures, je fusadverty de plusieurs endroictsque la Bourlotte estoit party avec hui'ct'-cens hommes pour entrer dans Amiens ;. ce qui m'a laict-passer partie de ceste nuict en garde ; comme a l’aict aussy toute mon armee. La verité de cet advis a esté reduicte a. vingt ou vingt—cinq¤Espagnols, qui partirent hier en I trois bandes pour venir dans Amiens ; les uns et les aultres ayant esté mal guidez, ont esté pris,-et cequi se disoit de la Bourlotte n’a point esté veritable (d’autant qu’il est a Dourlens), non plusque le nombre `des gens de guerre portez par le dict advis.- Mes dicts ~ennemys'-n’ont aulcunes forcesensemble, et crois que de-long-tempsils n’en pourront assembler. Aussitost que ceulx de la=garnison d’Amiens virent hier paroistre quelque cavallerie pres des dicts forts ; ils Brent retirer dans I la ville letus vedettes et tout ce qu’il y avoit de cavallerie en garde 98.