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LETTRES MISSIVES
A

jugement, 11011111oins que de vostre parfaicte amitié et bonne inten— tion à l’endroict de nous et de la chose publique de nostre Royaume, que vous excuserés facilement le passé, considerans les grandes et excessives despenses que nous avons esté contraincts de supporter depuis nostre avenement à ce Royaume, pour le deflîendre avec nostre personne contre la puissance et violence de nos ennemys, et le deli- vrer de la confusion en laquelle il estoit reduict quand nous y sommes V entrez ; grace que 11ous debvo11s à Dieu premierement et à la justice de nostre cause, et puis aprés à nos bons amys et voisins et a nos iideles subjects et serviteurs, lesquels nous y ont tres bien et vertueu- sement secondez et aidez ; et vous asseurons que nous n'oublierons jamais ce qui a esté contribué de vostre part. Mais nous vous prions de croire que tous les perils que nous et nostre Royaume ont courru les années passées 11`ont esté si dangereux et ne nous ont donné tant de peine et de travail ‘à surmonter qu’a faict celuy auquel nous avoit plongé la surpri11se de nostre ville d'Amiens, pour l’in1portance de la place, et estre advenue aprés UDG si longue suicte de toutes sortes de guerres civiles et estrangeres qui avoient grandement alloibly et epuisé nostre dict Royaume. Il est certain aussy que nous avons con- sommé plus d’argent aux ellorts publics et particuliers que nous avons ` faicts pour reprendre la dicte ville, qu’en tous aultres. Neantmoins nous n’avons pas laissé d’en faire un aultre pour vous donner quelque . satisfaction, pour arres de nostre bonne volonté à Yacquit de nos debtes et du soing que nous avons de conserver la vostre. Mais d’au- tant que la susdicte lettre que vous nous avés escripte sur ce subject _ contient plusieurs poincts de grande consequence, surilesquels nous voulons deliberer avec plus de loisir, pour y prendre une bonne resolution, laquelle nous vous ferons entendre dans peu de ten1ps par nostre ambassadeur, dont nous esperons que vous aurés occasion de vous contenter, nous avons advisé vous re11voyer ce porteur avec la presente, seulement pour vous asseurer de plus en plus du desir que nous avons de vous confirmer, par tous bons et louables ellects qui seront en nostre puissance, la volonté que nous avons, à l’in1itation