Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/967

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DE HENRI IV. A -9!L5 ont esté verifiez ailleurs, dont nous avons laict estat de tirer deniers, et donneray moyen ce pendant au mareschal de Brissac ou àquelque aultre de bloquer Blavet, en attendant que nous y puissions faire un plus grand eIIort si nous ne le recouvrons par la paix. Puis je retourne- ray en ma frontiere pour vous seconder, mon Cousin. Ce pendant _j’ay commandé estre escript au cardinal de'Gondy et àptous ceulx qui sont demeurez à Paris, et mesmes auprevost des marchands, de sol- liciter et advancer vos assignations, à quoy j’estime que le bruit de mon brief retour ne sera inutile ; mais la partie employée, dedans l’estat de la presente année,'pour la reparation et fortification de mes villes de frontiere est si mal assignée, estant remise aux moyens ex- tresmes que l’on pourra trouver, que nous n’en pouvons pas faire grand estat : dont je suis tres marry, car nous perdrons ce pendant ceste belle saison, laquelle ne se pourra rachepter. Mais force nous est de ceder à nostre necessite, laquelle nous gourmande et donne la ` loyil y a trop long-temps ; dont fespere, aprés que Dieu m’a faict la grace de remettre tout mon Royaume en paix, avoir la raison peu à peu avec vostre bon conseil, mon Cousin, et `l’assistance de mes loyaux serviteurs. ‘ J’ay veu les ambassadeurs d’Angleterre, et attends icy demain ceulx de Hollande ; quand ils seront tous ensemble, je les feray parler clair sur les allaires qui se presentent, et vous donneray advis incontinent de ce que je resouldray avec eulx. Je vous escrivis dernièrement un commandement que j’avois faict aux s‘î de Bellievre et de Sillery pour e la seureté de nostre frontiere. Ils nfont mande par leur derniere que ceulx auxquels ils ont à faire n’y ont voulu entendre, encores i que l’on leur eust promis le contraire.- Cest pourquoy je dis qu’il ne fault se fier aulcunement à leurs paroles ny esperances. Cela hastera `mon retour par delà; mais _i’aurois trouvé tres mauvais que les com- pagnies de chevaulx-legers eussent refusé d’entrer en garnison, rece- vant le payement d’un mois que vous leur avés oflert, car je ne leur ay jamais promis ce que vous m’avés escript par vostre lettre du XXIIIB du mois passé, qu’ils vous ont dict sur ce subject. Ce sont des excuses i LETTRES DE HENRI IV. — IV. * 119