Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/145

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12/1 LETTBES MISSIVES, chans escossois fexemption de douze deniers pour livre de toutes les marchandises qu’ils transporteront en leur pays hors de ce Royaume, _i’en ay faict depescher mes lettres, en l’adresse desquelles ma chambre 4 des comptes de Normandie ayant esté mise lapremiere et devant la dicte court des aydes, ils en ont conceu telle jalousie, qu’ayant veriflié la dicte exemption avec quelque modification, ils ont retenu les an- ciens privileges des Roys mes predecesseurs qui avoient esté despes- chez en faveur des dicts marchans, avec deffense à leur greffier de les rendre aux dicts marchans, jusques à ce qu’ils leur eussent faict paroistre d’un relief d’adresse, en la forme qu’ils demandent, el ; avec des clauses extraordinaires et qui n’ont point accoustumé de se prac- tiquer ; de quoy llambassadeur d’Escosse s’estant plainct a moy, _i’en escrivis il y a huict jours a ma dicte court des aydes, pourfaire rendre les dicts anciens 'privileges aux dicts marchans, leur envoyay mes lettres de relief d'adresse, telles qu’elles furent resolues en mon con- seil, avec une jussion bien expresse pour lever la modillication qu’ils avoient opposée en la dicte verilfication, qui estoit que les dicts mar- - chans bailleroient caution de rapporter certiffication de la descente en Escosse des dictes marchandises qu’ils transporteroient. Et encores _que ma dicte court des aydes se”deust contenter de cela, toutesfois elle a renvoyé icelluy que le dict amhassadeur'd’Escosse avoit depesché devers eux avec mes dictes lettres, sans luyfaire aultre response, sinon qu'il ne devroit s’attendre qu’ils passassent oultre à la dicte veriffi—

cation pure et simple, ny que les dictes pieces luy fussent rendues

jusques à ce que l’on leur eust presente le dict relief d’adresse en la forme qulils llont demandé : en quoy ils font paroistre que la passion ‘ a plus de pouvoir stu eux que la justice et la raison, puisqu’ils s’ar- 'restent à semblables pointilles et que l’accessoire en leur endroict est plus fort que le principal. Cependant il y vade mareputation ; car ayant faict entendre au dict roy d’Escosse, que _j’ay accordé la dicte grace à ses subjects et que je veulx qu’ils en jouyssent, il faut que les estrangers cognoissent que les choses que _i’ay resolues par bonnes considerations et à la suitte de semblables graces, conceddées par les