Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
128
LETTRES MISSIVES


voulu faire ce mot de ma main pour vous prier et commander, comme chose que _j’afi’ectionne, pour ce qu’elle importe a mon service, de f3lI`€ UI] discours à VI`8.y de C6 VOUS 8UI`éS I'CCOgI'l€U, l€(Il1€l VOUS ferés imprimer, ailin que par ce moyen la vérité de ce l’aict—là soit recognéue d’un chascun, mesmement par les gens . de bien, et _l’im— posture, si aulcune y en a, averée IQ Vous ierés en_ cela chose qui me ‘ Tous les historiens du temps, par les i dit qu'elle 11`estoit point démoniaque ....... détails circonstanciés qu’ils nous ont lais- ¤ Le jeudy, premier jour d’avril, une ses sur Marthe Brossier, prouvent combien foule de gens s'est rendue à S"—Genevieve, la curiosité publique avait été excitée par sur lebruit quion devoit examiner si Mar-` cette prétendue démoniaque. Le Roi, pour the Brossier estoit possedée ou non. Les s'en éclaircir, ou plutôt_ pour éclairer le docteurs en théologie et' en medecine es— public sur ce point, ne pouvait mieux s’a— tant arrivez, le pere Séraphin, capucin, a dresser qu’au médecin Maréscot, celui qui commencé lexorcisme ; et prononçant ces avait le plus nettement démasqué la four- paroles : Et homo facms est, Marthe a tiré herie de cette lille. Il nous suiiira de citer sa langue, a fait des contorsions extraor- ce que le continuateur de Lestoile rapporte < dinaires, et s'est traisnéé d'uné maniere l des séances de Texorcisme dans lesquelles surprenante depuis l’autel _jusqu'à la porte ligura le médecin Marescot : dela chapelle, avec une célérité si surpre- « Le mardy 3o° de mars, nostre evesque, nante qu'el.le a ;estonné les assistans. Alors sollicité par dilierentes personnes, d`éxami- le pere Séraphin a dit tout haut : « Siil y a nerla nommée MartheBrossier, arrivée de- « quelqu'un qui en doubte, qu'il essaye, puis quelque tempsldans Paris, laquelle on «'au péril de sa vie, d’arrester ce demon. dit estre possédée de trois demons, a Faict Sur le champ Mareschot se leva, et mét- assembler dans Yabbaye de S‘°-Genevieve tant la main sur la teste de Marthe, la plusieurs docteursytant en théologie qu’en presse, et retient tous les mouvémens de medecine ; où se sont trouvez les s" Marius son corps. Marthe, n'ayant pas la force de et autres docteurs en théologie, les sieurs semouvoir, a dit que l’esprits’estoit retiré : Michel Mareschot, Nicolas Ellain, Jean Alà i ce que _le pere Séraphin a confirmé. A tain, Jean_ Biolane, Louis Durét, docteurs quoy Mareschot a ajouté : « J’ay donc chassé dela faculté de medecine de Paris ; en pre- « le demon I » Mareschot ayant fait sem- ' sence desquels la_dicté Marthe a faict des blantde se retirer, Marthe retombe dans sauts, des contorsions, des convulsions, ses convulsions extraordinaires. Il rentre, des tons de voix extraordinaires. Mais ayant T la prend et la contraint sans beaucoup de esté interrogée par le sieur Marius en grec peine d’arréster tous ses `mouvemens. Le et par le sieur Mareschot en latin, elle a pere Séraphin luy comnàande de se lever ; respondu ne pouvoir respondré, n’estant mais Mareschot, qui la tenoit contre terre, pas en lieu propre pour cela. A céste rés- luy respondoit, en raillant, que ce" demon ‘ ponse, Mareschot et plusieurs autres ont n’avoit point de pieds pour se tenir droit. »