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DE HENRI IV.


tinople ; en quoy je vous prie de continuer a l'assister de vostre bon conseil et de vostre auctorité et entremise. —. _ Sur tout je vous recommande la dissolution de mon mariage, car i c’est aujouidhuy le poinct qui meipresse le.plus, tant pour le bien de mon Estat que pour la securité de ma personne. J’estime que mon dict ambassadeur en aura ja parlé à Sa Saincteté, quand vous recepvrés la presente, et que vous aurés faict le semblable. Je vous prie de continuer et estre cause que j’obtienne bien tost ce qui i m’est necessaire pour ce regard. Maydemande est juste et bien fon- dée, /Sa Saincteté m’a tousjours faict dire qu’Elle me feroit justice quand je la luy demanderois ; elle est utile aussy non seulement ai moy et à mes subjects, que Sa Saincteté a faict cognoistre aimer et favoriser, mais aussy à la religion catholicque et à toute la respu- blique chrestienne, pour les raisons .que Sa Saincteté cognoist mieulx que nul aultre. Par tant je me persuade qu’Elle mly sera tres favorable, et que mes envieux n’auront le pouvoir de m’y tra-- verser et d’en faire retarder l'acco_mplissement. Mettés—y doncques la main vilvement, je vous prie, mon Cousin, avec ceulx qui m’aiment et mon Royaume, comme vous faictes ; et me donnés advis de ce que vous cognoistrés qu’il sera besoing que je faee pour faciliter et advancer la liberté que je recherche. Vous ne me servirés jamais en occasion qui I’fl, II1’]POIîl€ plus et que j’afI’ectionne davantage que faict cellecy, commevous dira plus particulierementmon dict ambassadeur, lequel m’a rendu compte de l’olIice qu’il a faict envers Sa Saincteté par vostre advis, en faveur du s' Alexandre Pico de l’Admirande ’, que j'ay trouvé tres bon, et_vous prie veiller tous ensemble à ce qu'il ne soit oublié, si Sa Saincteté en gratiifie quelques aultres. J’ay bien pris aussy l’advis que vous m’avés donné touchant le cardinal d’Est :, mais son frere ne m’a pas donné encores grande occasion dTaH’ection— ner ce qui le concerne, ainsy que vous dira mon dict ambassadeur ; et semble qu’il soit si engagé ailleurs, que il en vueille du tout des- 1 Ainsi écrit, au lieu de la Mirande, ou Mirandole.