Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/273

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vancement, qu’elle doit estre bien tost conclue ; et tant s’en faut que les provinces d’Hollande fet Zelande despendent d’elle, non plus que toutes les autres de Flandres auxquelles la maison d’Austriche commande, que ceux des Estats sont grandement offensez d’elle, d’autant qu’aprés avoir longtemps couru sa fortune, à present_elle traicte et veut accorder avec leurs communs ennemys, contre lesquels elle me voit à la veille d’entrer en guerre ; d’autant que le duc de Savoye, fomenté du dict roy d’Espagne, refuse maintenant d’effectuer l’accord que nous avons laict de nos dillerends à Yobservation duquel il a engagé, sa foy : chose que je n’ay.pas deliberë d’endurer ; et serés adverty de ce en succedera. Je fais estat de vous renvoyer aussy bien tost Pietrequin et Ollivier.


Ce pendant, vous continuerés tousjours à m'advertir de toutes choses, comme de la guerre d’Hongrie, du traicté de paix qu’on m’a escript de la cour de l’Empereur estre tousjours sur le bureau, autant desirée par les uns que par les aultres. J’aurois à plaisir aussy de sçavoir le succés de la revolte, et aprés, la defaveur qu’a eue Alli-Bassa, comme ce qui reussira de la pratique que fict l’Anglois qui est en Perse au profit de la dicte royne, et du progres de la guerre de Valachie, aprés la victoire qu’il a obtenue contre le Moldave, en laquelle on dict que Sigismond Battori s’est trouvé. Car on dict que le dict Valacque est tres fort, et que ses desseings accroissent par ses victoires, qui sont favorisées ouvertement par l’Empereur. Mandés-moy ce que vous en apprendrés, et vous resolvés de continuer à me servir par dela, car j’ay resolu de vous y tenir encore quelque temps, ainsy que je vous ay escript et que vous rapporteront les dicts Pietrequin et Ollivier, lesquels j’ay commandé à ceux de mon conseil d'expedier au plus tost et favorablement. Je prie Dieu, Monsr de Breves, qu’il vous ayt en sa saincte garde. Escript à Lyon, le Xe jour de juillet 1600.

HENRY.