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LETTRES MISSIVES


lerois contre mon cœur, et me semble que ferois tort à ma reputation et à mon service ; mais je ne veux plus estre abusé, et il n’y a rien qui me puisse faire diH’erer'ny allentir l'employ de mes armes, que des effects tout contraires .a ceulx que j’ay veus. Je llay dict ouverte- ment au patriarche de Constantinople, comme vous aurés sceu par ce qui en a este escript a m' le Chancelier, qui a eu charge de vous le communiquer. Je l’ay `dict aussy au duc de Nemours, et m’avés faict plaisir d’en parler_ au dict marquis _de Lulin comme vous aves faict. Je suis bien d’advis d'advertir tous ceulx qui nous doivent venir ser- vir, quiils se hastent, et qu’ils ne sly arrest_ent pas au bruict de la paix, que fonipublie expres pour cest effect ; et me semble que sçachant A et voyant que je suis icy en personne, ils. n’ont besoing d’aultre es- peron. Je suis bien aise que vous ayés assiste d’argent le duc de Biron, vous estant en cela rencontré avec ce que je vous ay mande, et desire J que vous acheviésde pourveoir à ce qui luy faict besoin, en sortequ’il ayt sujet d’estre content, et pour cause. ll semble veritablement que Dieu ne favorise pas seulement mes justes armes, mais qu’il. espou- vente celles de mon ennemy ; et n’attends plus que vostre personne et vos flustes pour le faire aller en cadence. Le s' de Lesdiguieres J estime Montmeillan grandement fort, et que neantmoins nous le pourrons prendre, ayant vingt canons et de quoy tirer huict mille coups ; mais je remets le tout à vostre recognoissance et à vostre soin et diligence. Je fais venir les huict qui sont à Grenoble et les cinq J I que vous aves faict venir de Valence, mais il faut aussy que vous faciès advancer ceulx de Lyonle plus tost que vous pourrés, vous servant pour ce faire des rivieres de Bosne et clllzere. Il faut tout semblable- ment faire advancer tout le reste des munitions que vous avés faict voiturer de Paris, car il est—du tout necessaire de baster nostre be- sogne, ce pendant qu’il faict beau, que nostre ennemy est foible et fort estonné. Ceux de la ville, de Chambery ayant esté sommez, ont . ' respondu de facon que je cognois bien qu’ils n’attendent que2 l’on ’ Le sens dela phrase demanderait un tants de Chambery attendaient seulement second que, pour exprimer que les babi- qulon leur fît voir le canon.